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"IG Nobel Prize" : pas si inutiles, les études scientifiques farfelues

La 25e cérémonie des "IG Nobel Prizes", qui récompensent les études scientifiques les plus farfelues, a eu lieu jeudi 17 septembre à Harvard. Absurdes au premier abord, ces études ne sont pourtant jamais dénuées d'intérêt scientifique.

Les vrais lauréats du prix Nobel Craig Mello (droite), Roy Glauber (centre) et Dudley Herschbach (gauche) mangeant de la glace lors de la cérémonie des "IG Nobel Prizes" de 2007, à Harvard (Massachusetts)
Les vrais lauréats du prix Nobel Craig Mello (droite), Roy Glauber (centre) et Dudley Herschbach (gauche) mangeant de la glace lors de la cérémonie des "IG Nobel Prizes" de 2007, à Harvard (Massachusetts)
Crédit : STAN HONDA / AFP
Camille Kaelblen
Camille Kaelblen

Jeudi 17 septembre, la 25e cérémonie des "IG Nobel Prizes" s'est déroulée au Sanders Theater de l'Université de Harvard, aux États-Unis. Si le prix Nobel récompense chaque année les travaux sérieux de scientifiques sérieux, les "IG Nobel Prizes" (prononcez "ig-nobeul") font exactement l'inverse : mettre à l'honneur les recherches les plus insolites, qui font "rire, puis réfléchir". En 2014, des physiciens avaient ainsi été primés pour avoir mesuré la quantité de frottement entre une chaussure et une peau de banane et entre une peau de banane et le sol, tandis que des médecins avaient préconisé, en cas de saignement de nez, de farcir ses cavités nasales de tranches de bacon.  Cette année, les lauréats sont venus des quatre coins du monde pour recevoir leur distinction, remise par de vrais détenteurs de prix Nobels. Leur prix : un billet de 10.000 milliards de dollars zimbabwéens, coupure dont la valeur est de quelques centimes d’euros. Un humour potache et absurde qui échappe bien souvent au public, pour qui ces études sont simplement inutiles... Pourtant, un regard un peu plus attentif permet de comprendre que les études scientifiques, c'est un peu comme les cartes Pokémon : il faut qu'il y en ait beaucoup pour que le jeu commence à être intéressant.

Le sultan marocain aux 888 enfants, une étude qui aide à comprendre la natalité

Parmi les grands gagnants de ce prix parodique, des mathématiciens autrichiens, qui ont cherché à vérifier si Moulay Ismaïl, sultan du Maroc entre 1672 et 1727, a réellement pu avoir 1000 enfants comme le dit la légende à son propos. En s’appuyant sur des données historiques précises telles que le nombre de femmes et concubines et même la qualité du sperme du sultan, ils ont réalisé des simulations informatiques. Selon leurs calculs, le prolifique sultan aurait en fait pu concevoir 888 d'enfants, en ayant au moins une relation sexuelle par jour, durant 32 ans.

Moulay Ismaïl, sultan marocain entre 1672 et 1727.
Moulay Ismaïl, sultan marocain entre 1672 et 1727.
Crédit : Wikimedia Commons

Si l’étude présente de prime abord assez peu d’intérêt pour la marche du monde, elle permet cependant aux chercheurs d’élaborer des algorithmes performants qui pourraient aider à mieux comprendre le phénomène démographique de la natalité. Voir les choses par le petit bout de la lorgnette ne signifie donc pas forcément brasser de l’air… L'étude n'aura de toute façon pas coûté grand chose à la communauté, puisque Elizabeth Oberzaucher et Kart Grammer, les deux mathématiciens à l’origine de l’étude, déclarent n’avoir reçu aucune ressource financière pour effectuer cette recherche.

L'urètre des mammifères : une piste pour la vidange des piscines

Quatre chercheurs de l’université américaine Georgia Tech ont également été félicités pour avoir prouvé que les mammifères mettent tous le même temps pour uriner, c’est-à-dire environ 21 secondes. Inutile ? Pas tant que ça, au final, selon