Entre 1915 et 1919, Henri-Désiré Landru aurait séduit, puis tué, démembré et brûlé dans la cuisinière de sa maison de Gambais, dans les Yvelines, dix femmes et un homme, le fils de l'une d'entre elles. Les corps n'ont jamais été retrouvés. Landru a toujours nié. Pourtant, on sait que Landru a rencontré et séduit ces femmes et qu'elles sont venues à Gambais.
Vêtements, papiers, meubles... Leurs objets personnels chez Landru. Leurs noms soigneusement notés sur ses carnets. Mais jusque devant la guillotine, Landru a refusé de dire la vérité.
Henri-Désiré Landru naît à Paris, le 12 avril 1869. Son père était chauffeur, sa mère était couturière. Il a grandi dans une famille modeste qui habitait sur l'Île de la Cité, rue du Cloître Notre-Dame. Landru a reçu un enseignement religieux à l'école des Frères. Il a tenté des études d'architecte mais a abandonné rapidement. Cela ne l'a pas empêché de se faire engager comme assistant dans un cabinet d'architectes.
En 1889, Désiré a 20 ans. Il a rencontré une jeune femme, Marie-Catherine Rémy. Ensemble, ils ont un premier enfant, deux ans plus tard. Landru a ensuite effectué son service militaire. Pour séduire sa femme, ou par simple orgueil, Désiré Landru lui a fait croire qu'il était effectivement architecte. Rappelons qu'il n'était pas diplômé et qu'il travaillait comme assistant. Mais ce mensonge est, important puisqu'il a participé à l'union du couple. Il fut le premier d'une très longue série.
Durant les sept années qui ont suivi, Henri-Désiré Landru a travaillé pour une quinzaine d'employeurs différents. Comptable, garagiste, cartographe, plombier, couvreur... C'était un employé instable. En 1899, toujours à la recherche de revenus pour sa famille, Landru a dessiné et fabriqué le prototype d'une motocyclette. Il a déposé le brevet de la motocyclette Landru, une bicyclette équipée d'un moteur à explosion.
En 1900, Landru a passé des annonces dans les journaux où il a vanté son invention, plus simple qu'une automobile, moins encombrante, plus pratique, robuste et bien moins chère. Ces annonces lui ont permis de convaincre des investisseurs pour lancer la fabrication de sa motocyclette à grande échelle. Mais il prendra le pognon et disparaîtra. C'est sa première arnaque à la petite annonce.
Bien sûr, les investisseurs floués ont porté plainte. Mais Landru a changé de nom et il s'est essayé à un nouveau type d'arnaque. Il a publié une annonce dans un journal : "Monsieur sérieux, doté d'un capital, désir épousé veuve ou femme incomprise, entre 35 et 45 ans, bien sous tout rapport". Landru visait les veuves, celles qui ont tout de même assez d'argent, sans doute par héritage, pour mener une vie convenable. C'est ainsi que Landru a rencontré Jeanne Isoré, sa toute première victime, la seule qu'il n'a pas tué.
Jeanne Isoré a accepté de signer une procuration pour que son futur époux puisse gérer ses biens, et donc ceux de sa famille. Et voilà, l'affaire est dans le sac. Landru a eu accès au compte bancaire de Jeanne. Et il a disparu. Jeanne a eu le temps de faire opposition auprès de sa banque et la police l'a retrouvé assez rapidement. Il a été condamné à nouveau pour escroquerie et incarcéré 3 ans.
Landru est sorti de prison en 1913. Au printemps 1914, Henri-Désiré Landru a dépouillé tous leurs biens plusieurs femmes et les a tuées. Les meurtres se sont déroulés dans deux maisons louées par Landru. En Sénoise, il a tué trois femmes, puis dans la seconde, à Gambais, où il s'est installé en août 1915, il a tué les sept autres. Détail révélateur qui confirme la préméditation, au guichet de la gare, Landru achetait deux billets pour l'aller et un seul retour.
À la fin de l'année 1918, la Première Guerre mondiale a pris fin. Le maire de Gambais a alors reçu une lettre étrange. Madame Pelat lui demandait s'il connaissait une de ses amies, Anne Collomb, qui a épousé un monsieur Dupont, domicilié à Gambais. Cette femme n'avait plus de nouvelles depuis plusieurs mois de son amie. Quelque temps plus tard, le maire a reçu une deuxième lettre similaire. Une femme recherche sa sœur qui a disparu après avoir épousé un certain monsieur Frémier, domicilier lui aussi à Gambais. L'édile a fait le rapprochement avec la première lettre. Il a mis les deux familles en contact. La police fut prévenue et une enquête a été ouverte.
À Paris, une amie d'une des deux femmes disparues a ensuite reconnu son soi-disant mari dans la rue. La police a interpellé l'homme. Le fameux brevet de la motocyclette établi au nom de Désiré Landru a été retrouvé à son domicile. Les enquêteurs ont retrouvé un petit carnet dans lequel sont écrits les noms de dix femmes, dont les deux que l'on recherche. Dans la maison de Gambais, des effets personnels ayant appartenu aux dix femmes et d'autres carnets dans lesquels Landru tenait des comptes précis, des dépenses, des gains, les numéros des comptes bancaires de ses victimes, les billets de train, les reçus des petites annonces, sont découverts.
En tout, Henri-Désiré Landru avait contacté 283 femmes. Les enquêteurs ont aussi creusé dans le jardin et ont retrouvé des ossements. 295 os qui permettent de reconstituer partiellement trois squelettes féminins. À cela s'ajoute, la présence de scies à métaux, scies à bois et une grande quantité de charbon. Mais il manquait des preuves irréfutables.
Le procès s'est ouvert en novembre 1921 à Versailles. Colette écrivait : "Landru n'est pas un fou sadique, il est bien plus impénétrable. Nous demeurons stupides devant le meurtrier tranquille et doux qui tient un carnet de victimes et qui peut-être se reposa dans sa besogne, accoudé à la fenêtre en donnant du pain aux oiseaux. Je crois que nous ne comprendrons jamais rien à Landru". Le 30 novembre 1921, Landru a été donc condamné à mort et guillotiné quelques mois plus tard, le 25 février 1922, à 6 heures du matin, devant la prison de Versailles.
>> Les Salauds de l'Histoire. À travers un récit long format, Éric Brunet retrace, toutes les semaines, la vie et les crimes d'un salaud de l'Histoire. Une collection spéciale de notre émission phare Entrez dans l'Histoire.
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