"Le Labyrinthe du silence", "Nos femmes", "Le tournoi", parmi les sorties cinéma du 29 avril

Avant de s'intéresser aux sorties de la semaine, lumière sur Arnaud Desplechin, qui a confié qu'il sera cette année sur la Croisette, non pas en sélection officielle, mais à la quinzaine avec 3 souvenirs de ma jeunesse. Le réalisateur va faire également ses 1ers pas dans le monde du théâtre en mettant en scène une pièce à la Comédie Française. Père est une pièce du Suédois August Strindberg, portrait d'un drame du couple qui se déchire autour de la paternité : "C'est un texte très sombre que je vais monter, a indiqué l'artiste. C'est à la salle Richelieu, et le matin je me pince car je n'arrive pas à le croire."
Cannes sera aussi l'occasion de découvrir Mad Max : Fury Road qui va être projeté sur la Croisette et en même temps, fera sa sortie sur les écrans le 14 mai prochain. La bande-annonce du film est diffusée depuis 2 mois, et, histoire d'élargir le film à une cible plus jeune, Warner Bros mettra en place dès le 5 mai une application jeu sur Facebook, Twitter et Instagram, pour permettre aux internautes de naviguer dans l'univers du film et recruter des amis pour éviter ennemis et obstacles sur leur route.

"Le tournoi" : du suspense et des échecs

Dans les nouveaux films de la semaine, la comédie Nos femmes, tirée de la pièce signée Éric Assous a connu un succès considérable il y a 2 ans. Richard Berry, qui l'avait interprétée et mis en scène, l'a adaptée pour le grand écran, retrouvant son camarade de planches, Daniel Auteuil, et un nouveau venu dans la bande des 3 : Thierry Lhermitte. Un Lhermitte complètement "explosé", cheveux en pétard, chemise jaune et pantalon rouge. Coiffeur de son état qui débarque un soir chez ses 2 potes, en avouant avoir tué sa femme.
Dans un tout autre genre, c'est la sortie du 1er film français d'Elodie Namer Le tournoi. Admirablement mis en scène avec 2 jeunes comédiens formidables, dont la superbe et délicieuse Lou de Laâge. Le spectateur se trouve au cœur d'un tournoi d'échecs. 7 jours de tournois dans un grand hôtel de Budapest. Pas besoin d'être un expert aux échecs pour comprendre l'histoire, parce que ce sont plutôt les coulisses du tournoi, et surtout l'univers des joueurs d'échecs que la réalisatrice choisit d'explorer. 
De vrais combattants, avec leurs propres codes évoluent dans cette histoire. Il y a aussi une ambiance très pop dans ce film qui baigne totalement dans la musique. Au centre du tournoi, il y a Cal, jeune champion, interprété par Michelangelo Passaniti. Élodie Namer l'a choisi parce qu'il fait de la boxe. C'est son 1er rôle au cinéma et sa petite amie dans le film, n'est autre que Lou de Laâge.

Un film sur le procès de Francfort

Et le meilleur pour la fin, avec ce coup de cœur pour Le labyrinthe du silence. Un film allemand mis en scène par un jeune réalisateur d'origine italienne, Giulio Ricciarelli. Ce long-métrage est absolument remarquable à tous niveaux. Il se déroule comme un film à suspense, même si on connaît une partie de l'histoire, puisqu'il s'agit du procès de Francfort, connu aussi sous le nom de second procès d'Auschwitz, qui s'est déroulé entre 1963 et 1965, contre d'anciens SS ayant sévi dans le camp. 
Et, au regard du procès qui a lieu à l'heure actuelle en Allemagne, contre Oskar Gröning, appelé l'ancien comptable d'Auschwitz, ce Labyrinthe du silence prend une dimension toute particulière. Cela retrace l'histoire d'un jeune procureur qui, par hasard, va découvrir dans un dossier, l'horreur d'Auschwitz. L'action a lieu en 1958 et le plus incroyable, c'est ce combat qu'il va devoir mener, nuit et jour, face à l'hostilité de l'administration et de la justice de son pays. 
Un pays qui fera tout pour que les Allemands oublient leur passé. Mais c'est sans compter sur la détermination absolue de ce procureur face à sa hiérarchie : 20 mois de procès, 183 jours d'audiences, 360 témoins, et 20.000 personnes qui assisteront à ce procès particulièrement médiatisé.