Le comité international a été fondé en Grande-Bretagne. Les équipes sont en train de se constituer. Mi-juin, le comité doit annoncer quels jeux vidéo seront retenus. La compétition aura lieu à Rio dans une petite salle (c'est la première édition). Pour ceux qui ne seront pas sur place, rassurez-vous, les Rio eGames seront retransmis en direct sur Internet.
Le jeu vidéo a désormais ses commentateurs professionnels, mais il a aussi ses entraîneurs, ses sponsors et ses joueurs professionnels. Certaines stars remplissent des stades : on a vu des finales avec 40.000 spectateurs. L'objectif des organisateurs de ces premiers Jeux olympiques des jeux vidéo, qui se servent habilement de la vitrine des JO, c'est de faire avancer l'idée que le sport électronique (e-sport) doit maintenant être considéré comme un sport comme un autre.
Les joueurs de jeux vidéo sont-ils des athlètes ? Là, il y a un grand débat. Le monde numérique va-t-il changer la définition du sport tel qu'on le conçoit aujourd'hui ? Un sport est-il forcément physique ? Est-ce qu'on est obligé de transpirer pour réaliser une performance ? Ces champions s'entraînent. Trop vieux, ils doivent se reconvertir à 25-30 ans. Ils respectent une hygiène de vie avant une compétition. Il existe même des contrôles anti-dopage avant certaines compétitions.
"L'analogie avec le sport est la plus pertinente", plaide la toute nouvelle association France e-sport. Son président, Matthieu Dallon, compte donc bien, qu'un jour, le jeu vidéo devienne une discipline olympique. "Le sport électronique c'est du tir à l'arc 300 fois par minute. Les champions de e-sport ont des facultés hors normes, des facultés d’acuité visuelle et des réflexes exceptionnels", plaide-t-il.
"On a aussi eu ce débat au moment de la reconnaissance des sports mécaniques. On se demandait si un champion de Formule 1 était réellement en train de vivre un effort physique ? Oui, derrière un écran il y a une performance physique. Les champions qui sortent de scène après avoir concouru dans des matches en sortent épuisés. Tout un chacun ne peut pas réaliser cela aujourd'hui", poursuit-il.
Pour Matthieu Dallon, il est temps de prendre les joueurs de jeu vidéo, qui avaient mauvaise presse, au sérieux, tout comme la compétition. Entre 2014 et 2015, le nombre de tournois organisés dans le monde a bondi, passant de 400.000 à 700.000. Du coup, la législation est en train de bouger en France. Car aujourd'hui, ces tournois sont illégaux chez nous. Ils peuvent être interdits, ils sont juste tolérés.
Ces tournois sont assimilés à des jeux d'argent. La loi devrait être définitivement adoptée au Parlement fin juin. Les compétitions seront alors légalement reconnues. Les joueurs professionnels sortiront de la clandestinité. Ils auront un statut, équivalent - on y revient - à des athlètes de haut niveau. Les clubs pourront proposer des contrats écrits allant de un à cinq ans. Même pour les mineurs, comme aux JO.
"L'e-sport un secteur émergent prometteur sur lequel la France est forte et doit se positionner pour devenir un leader mondial", dit le sénateur Jérôme Durain, qui a co-écrit la loi. Il a déjà commencé un lobbying actif pour qu'aux JO de Paris 2024 (qu'on va décrocher évidemment !) le jeu vidéo devienne une discipline olympique.
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