Le projet avait été initialement baptisé Sisterhood. C'est finalement sous le titre Dune : Prophecy que l'univers de Frank Herbert revient sur nos écrans. Une série directement liée aux films Dune réalisés par le Canadien Denis Villeneuve avec Timothée Chalamet en tête d'affiche. Cette série n'est pas une suite mais un préquel des films. Une série télé diffusée en France sur la plateforme Max à partir du 18 novembre 2024 et qui entend servir d'annexe pour plonger plus profondément encore dans la très riche saga de l'auteur de science-fiction.
Dune: Prophecy propose en effet une intrigue se déroulant quelque 10.000 ans avant les aventures de Paul Atréides (Timothée Chalamet) sur la planète Arrakis, monde désertique dominé par des vers géants. Comme le nom de code initial de la série le laissait deviner, la série s'intéresse tout particulièrement à une communauté mystérieuse de femmes, les Bene Gesserit. Dans les films, Dame Jessica (Rebecca Ferguson), la mère de Paul, est l'une de ces femmes qui, dans l'ombre, manipulent faibles et puissants de l'Imperium, pour faire émerger un Messie.
Les Bene Gesserit disposent de pouvoirs surnaturels qui peuvent ressembler à de la magie pour les novices mais est en réalité le résultat de longues années d'entraînement. Elles peuvent détecter les mensonges, contrôler les faits et gestes d'autrui avec la Voix, résister à des poisons et choisir jusqu'au sexe de leur enfant à naître... Cette communauté toute-puissante est dirigée par une Révérende Mère, jouée par Charlotte Rampling dans les films... Dune: Prophecy nous propose de revenir aux origines de cet ordre matriarcal fascinant.
Dans la suite de cet article, nous allons décrire les événements du premier épisode de cette nouvelle série seulement. Nous évoquerons aussi, sans spoiler, la qualité des épisodes suivants. Les deux premiers films, Dune Part 1 et Part 2 de Denis Villeneuve ont été globalement encensé par la critique et les spectateurs. On a loué la finesse de l'adaptation de l'œuvre mais aussi le jeu des acteurs et la photographie à couper de souffle des longs-métrages. Costumes, musique, montage... Les films sont des petits bijoux de la science-fiction contemporaine et du septième art en général. La barre est donc particulièrement haute pour qu'une série se hisse à ce niveau.
Sans atteindre l'équilibre idéal des films et l'effet "waow" lié au grand écran et au système sonore des salles obscures, Dune : Prophecy fait de la très belle télévision. Les épisodes reprennent volontairement les codes esthétiques de Denis Villeneuve et les clins d'œil sont nombreux. Vaisseaux, lampes volantes, architecture brutaliste, voiles géométriques, bijoux inspirés des styles orientaux... Les fans des films seront comme à la maison devant Prophecy. La proximité esthétique est presque perturbante quand on sait que 10.000 ans séparent les films de la série, mais ce que l'on perd en cohérence historique, le public gagne en qualité et en compréhension de l'univers. Lors l'on adapte une saga comme Dune, conserver une forme de clarté dans le récit est un défi. Réussi en l'espèce.
L'épisode 1 commence par une courte introduction mais ne s'attarde pas. Si la série est plus bavarde que les films, plus contemplatifs, Prophecy n'en fait pas trop. Elle peut d'ailleurs, par son positionnement chronologique, représenter une intéressante porte d'entrée pour la saga Dune. Le prologue raconte comment les humains se sont rebellés contre les machines pensantes, une forme très développée d'IA, et est revenue à une société sans robot ni ordinateur pour rester libres. L'histoire est racontée par Valya Harkonnen, l'ancêtre du grand méchant de la saga Dune. Une Bene Gesserit qui est devenue la dirigeante de l'ordre après avoir été missionnée par la première Révérende Mère de l'histoire de faire advenir une prophétie. La prise pouvoir de Valya Harkonnen se fait dans le sang. Elle est la première à utiliser la Voix et se débarrasse d'une rivale trop zélée en la forçant à se suicider lorsque cette dernière tente de détruire les archives génétiques de l'ordre.
Ce savoir génétique et la longue manipulation des naissances dans les familles dirigeantes de l'Imperium sont à la base de l'histoire de Dune. Le fameux Messie, que pense être Paul Atréides, dans Dune est le résultat de millénaire de croisements génétique. Le but pour les Bene Gesserit est de guider (manipuler ?) l'humanité vers un avenir radieux grâce à un individu capable d'être omniscient. Cet élu pourra percevoir les mémoires des hommes et des femmes nés avant lui et pourra prédire l'avenir... à grand renfort d'Épice, la drogue magique collectée sur la planète désertique Arrakis.
L'intrigue du pilote se concentre sur deux axes : la présentation de l'école des Bene Gesserit alors que na directrice Valya Harkonnen (Emily Watson) et sa sœur Tula (Olivia Williams) dirigent les étudiantes et le destin compliqué de la famille impériale. Les deux axes se rejoignent puisque la princesse doit se marier à un enfant d'une riche et influente famille) avant de rejoindre la fameuse école pour dix années de formation. Les amateurs d'intrigue de cour et de machinations politiques seront aux anges. Javicco (Mark Strong) et Natalya Corrino (Jodhi May) incarne le couple impérial qui souhaite vivement reprendre la main et assurer son avenir politique et financier en contrôlant à la perfection la planète rebelle Arrakis.
La princesse héritière Inez, le prince illégitime Constantine ou encore Keiran Atreides apportent à l'écran la dose de jeunesse, de beauté, d'action et de sexe qui est nécessaire à toute bonne série HBO. Heureusement, les unions et la reproduction des uns avec des autres sont au cœur de l'intrigue de Dune. Les réalisateurs ne nous abreuvent pas de sexe inutilement.
Ce premier épisode a l'intelligence de maintenir le suspense et de répondre à certaines questions en n'oubliant pas d'en poser de nouvelles. Elle se termine même avec deux morts choquantes dont celle d'un enfant. Un décès qui rappelle la fin de l'épisode 1 de Game of Thrones où le personnage de Bran était jeté du haut d'une tour... Le premier d'une longue série de chocs narratifs. Cette saison de Prophecy sera courte et nous espérons simplement qu'elle aura le temps de lever le voile sur assez de mystères évoqués avant sa conclusion. Après avoir découvert les premiers épisodes, nous ne pouvons que confirmer qu'elle est parfaite pour les amateurs de science-fiction, de manigances politico-religieuses et de séries télé de haute qualité en général. HBO ne rate que rarement son coup en la matière. Elle est aussi parfaite pour patienter avant de retourner voir la suite des aventures de Paul Atréides au cinéma.
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