- 01m36s
- Accueil
- Culture
- Ciné et séries
- "Au nom du fils", le film sur la pédophilie au sein de l'Église, fait enrager Civitas
2 min de lecture
"Au nom du fils", le film sur la pédophilie au sein de l'Église, fait enrager Civitas
"Au nom du fils" du réalisateur Vincent Lannoo, en salles depuis le 7 mai, a connu une sortie mouvementée en France, perturbée par les protestations de l'association catholique traditionaliste Civitas.
"Au nom du fils" de Vincent Lannoo est dans les salles françaises depuis le 7 mai.
L'intrigue de Au nom du fils est rude. Une mère catholique entreprend de tuer des prêtres pédophiles, après la mort de son fils, sexuellement abusé par un homme de Dieu.
Malgré la dureté du sujet, le drame du réalisateur belge Vincent Lannoo a été bien accueilli en Belgique où il a été diffusé en avril. Il a d'ailleurs été récompensé du Magritte du meilleur espoir masculin (l'équivalent de nos César).
"Campagne d'affiches blasphématoires"
En France, l'association catholique traditionaliste Civitas est loin de cautionner ce long métrage et a tenté d'en perturber la sortie.
"Ce film s'accompagne d'une campagne d'affiches blasphématoires. Blasphèmes, antichristianisme et banalisation (apologie ?) du meurtre de religieux catholiques, voilà le travail de Vincent Lannoo", a commenté l'association sur son site internet.
L'affiche originale de Au nom du fils a d'ailleurs été interdite. Elle détournait le tableau de Hans Memling, La Vierge à l'enfant.
L'affiche originale d'"Au nom du fils" a dû être retiré du dispositif promotionnel du film.
Crédit : Eurozoom
Sur le poster promotionnel, la Vierge Marie tient un revolver à la main et son visage a été remplacé par celui de l'actrice principale, Astrid Whettnall. Le distributeur Eurozoom a dû diffuser une autre affiche.
Diffusé dans 25 salles françaises
Ébranlé par cette polémique, le film peine à trouver son public. Sorti le 7 mai, Au nom du fils est projeté dans 25 salles seulement (contre plus de 600 pour les gros films), dont trois salles parisiennes.
"Il y a quelques semaines, je l'ai proposé aux 35 salles art et essai sur Paris et d'emblée, les portes se sont fermées explique Amel Lacombe, présidente et fondatrice du distributeur Eurozoom, au site de Metro. Surtout j'ai entendu des mots très durs, du style 'c'est un film abject, un film fasciste. Comment pouvez-vous nous proposer un truc pareil ?".
Pourquoi un tel refus ? Le climat tendu laissé par la "manif pour tous" ne serait pas "propice à ce genre de film", confie Amel Lacombe, qui rapporte les paroles de certains exploitants de salles de cinéma.
