"Un libraire ne considère pas ses lecteurs comme des parts de marché", estime Marie-Rose Guarnièri

La 18e édition de la Fête de la librairie est organisée samedi 23 avril. Cette année, près de 500 libraires participent à l'opération en France, en Belgique et en Suisse. Marie-Rose Guarniéri, libraire aux Abesses à Paris et créatrice en France de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, explique le concept au micro de RTL. "L'idée, c'était de créer un moment où l'on rassemble toute la profession afin de transmettre aux lecteurs la culture du livre (...) la beauté des livres. Aujourd'hui, le livre subit des mutations et les professionnels du livre sont silencieux. Il est très important, surtout pour des jeunes, qui vont peut-être apprendre à lire directement sur les tablettes, de continuer de transmettre ce qu'étaient l'histoire, les combats et les valeurs du livre."

On met 10 ans avant d'avoir un vrai grand libraire

Marie-Rose Guarniéri, libraire aux Abesses à Paris

Cette opération permet aussi de rappeler que les librairies indépendantes connaissent de grandes difficultés. "Pour faire une librairie, il faut beaucoup de stock, mettre beaucoup de livres qui sont coûteux. Il faut former des gens, on met 10 ans avant d'avoir un vrai grand libraire. Les marges des libraires sont moindres." Marie-Rose Guarniéri reste toutefois optimiste. "L'État a su maintenir un réseau de libraires indépendants sur tout le territoire grâce au prix unique : les livres sont vendus au même prix dans tous les points de vente. Ce qui est important, c'est qu'un libraire ne considère pas ses lecteurs comme des parts de marché. Ce que cultive la librairie, c'est la diversité éditoriale, c'est de soutenir des livres moins en vue pour les mettre sur la route des lecteurs. Un livre, c'est une invitation à ne pas renoncer."