Il vivait dans un appartement munichois au milieu de toiles de maîtres tels que Chagall ou Matisse, avant d'être découvert par la police allemande. Cornelius Gurlitt est mort dans son appartement de Schwabing (à Munich, sud) "en présence de son médecin et d'un infirmier", comme l'a déclaré son porte-parole, Stephan Holzinger, dans un communiqué.
Le détenteur du "trésor nazi", comme on a appelé par la suite l'ensemble de quelques 1400 œuvres de maîtres trouvées chez lui, avait été propulsé malgré lui, en novembre dernier, sous les projecteurs des médias du monde entier, après des révélations par la presse. L'affaire avait relancé le débat sur la restitution des oeuvres dérobées aux juifs sous le IIIe Reich.
"Après une difficile opération du coeur et un séjour de plusieurs semaines en clinique, il avait souhaité retourner dans son appartement de Schwabing. Là, il y était suivi médicalement jour et nuit ces dernières semaines", a-t-il ajouté.
Début avril, M. Gurlitt, 81 ans, avait conclu un accord avec l'Etat allemand pour restituer les peintures qui avaient fait l'objet de spoliations par les nazis, à leurs ayants droit, à condition qu'ils soient identifiés dans un délai d'un an.
Il y a presque deux ans, ce fils d'un marchand d'art au passé trouble sous le IIIe Reich s'était vu confisquer par la justice allemande, dans le cadre d'une enquête pour fraude fiscale, 1.406 oeuvres ayant appartenu à son père, parmi lesquels des tableaux de grands maîtres comme des Picasso, Cézanne, Renoir ou Dix.
L'un d'entre eux, la "Femme assise" de Matisse, est notamment réclamé par les héritiers du marchand d'art juif français Paul Rosenberg, grand-père de la journaliste française Anne Sinclair.
Peu après l'annonce de son décès, les autorités allemandes ont réagi mardi en louant la récente décision de M. Gurlitt de respecter les accords de Washington de 1998, dans laquelle 44 Etats, dont l'Allemagne, s'engageaient à retrouver et rendre les oeuvres d'art dérobées par les nazis.
"Cela restera le mérite de Cornelius Gurlitt d'avoir envoyé un signal, en tant que particulier, en reconnaissant sa responsabilité morale, afin de trouver des solutions équitables et justes", a souligné la secrétaire d'Etat allemande à la Culture, Monika Grütter. Selon le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung à paraître mercredi, M. Gurlitt avait décidé de léguer sa collection à une institution culturelle étrangère. C'est ce qui ressort du testament qu'il aurait rédigé lorsqu'il était à l'hôpital, croit savoir le journal.
Apparemment dépassé par le retentissement médiatique de son histoire, cet homme aux cheveux blancs, qui préférait écrire une lettre que téléphoner, s'était doté il y a quelques mois d'un site internet d'information: "www.gurlitt.info".
"Je voulais simplement vivre avec mes tableaux, en paix et dans la tranquillité", avait-il écrit en haut de sa page d'accueil.
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