Jean-Louis Debré a coécrit un livre, Je tape la manche avec un SDF qui sort ce mercredi 7 octobre dans les librairies. Pourquoi ? "Parce
qu'il regarde les gens qui sont autour de lui et que dans la vie on croise beaucoup de copies et peu d'originaux. Et
Jean-Marie est un original",explique Jean-Louis Debré. "À
travers son itinéraire, sa vie, son parcours, j'ai pu
découvrir ce monde de la nuit. Ce monde des sans-domiciles fixes, cette
violence, ce regard des autres sur de tels personnages", poursuit l'auteur.
Leur rencontre, Jean-Marie
Roughol la raconte : "On s'est croisés au drugstore Publicis. Je vois un
monsieur arriver en vélo que j'ai
reconnu, c'était Monsieur Debré. J'étais surpris de voir quelqu'un du
gouvernement se promener en vélo. Et je lui ai demandé de garder sa bicyclette
parce que je garde des voitures sur le coté. Les gens me connaissent bien. Je
surveille contre une pièce."
Le président du Conseil ajoute : "On parlait et à ce moment un monsieur et une dame passent à coté de nous. Et le monsieur dit à sa femme (…) 'Regarde, c'est Debré qui parle à un clodo'. C'était dit avec une telle violence, agressivité, presque de haine que je me suis dit 'Je vais demander à Jean-Marie d'écrire sa vie parce qu'il aura probablement plus de choses à dire que cet imbécile qui vient de le traiter de clodo tout fort."
J'ai tellement vu de gens qui avaient à leur égard un regard de haine, violent, d'agressivité et çà c'est pas acceptable
Jean-Louis Debré
"On a beaucoup de réflexions par les gens, ou on se fait insulter", raconte Jean-Marie Roughol. "'T'as cas travailler !' ou bien on t'ignore, on sort le portable pour t'éviter. Il y a plein de choses comme ça. Ou on change de trottoir."
Jean-Louis Debré
qui comprend l'attitude des gens lassés d'être démarchés, dénonce la violence de ces gens. "Mais il y a manière et manière,
'Pas aujourd'hui, demain'. Et j'ai tellement vu de gens qui avaient à leur
égard un regard de haine, violent, d'agressivité et çà c'est pas
acceptable". Le président du Conseil voudrait apporter un regard différent sur le monde de la nuit qui est un monde de violence. Avec ce livre, Jean-Marie Roughol souhaite décrire les conditions de vie dans la rue et "faire comprendre qu'on n'est pas si cons que ça".
Il prévoit son avenir et c'est pour cela que ce livre je l'ai fait
Jean-Louis Debré
Le mot "confiance" revient souvent dans ce livre. Ils parlent de "contrat de confiance" qu'il ne faut pas trahir et que Jean-Marie Roughol considère comme "très rare parce que dans la rue
t'as pas d'amis. On a personne. Les copains de rue, ça peut durer un temps. Dans
la rue, t'es seul". Et
cette rue qu'il décrit n'est plus ce qu'elle était : "Il y a
beaucoup plus de guerres de territoires. Il faut pouvoir le protéger parce qu'il y en a qui essayent de voler ta place. Alors il faut se
défendre. Il y a les vols et les agressions. Là j'ai un copain qui s'est fait
voler son duvet".
Jean-Louis Debré a été particulièrement touché par le fait que Jean-Marie Roughol ne se plaint
jamais. Le président du Conseil aimerait qu'il profite de ce livre pour sortir de la rue. "Il a 47
ans, ça fait 20 ans de rue. Et comme vous l'avez remarqué le monde change et le
monde de la rue aussi. À 47 ans on n'est plus tout à fait jeune et il
faut qu'il prévoit son avenir et c'est pour cela que ce livre je l'ai
fait".
"J'espère que les gens le liront et qu'ils apprendront beaucoup de chose sur les personnes qui sont dans la rue. J'aimerais que les gens comprennent, qu'on arrête de les insulter, qu'on les respecte. Ce sont des êtres humains, faut pas oublier. On n'est pas nés dans la rue, s'il y a des gens dans la rue, il y a une raison. Au lieu de nous éviter, même de nous parler ca fait du bien", conclut Jean-Marie Roughol.
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