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"Je tape la manche" : le récit de la vie d'un SDF co-écrit avec Jean-Louis Debré

REPLAY - REPLAY / INVITÉS RTL - C'est une rencontre improbable entre le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, et un sans-domicile fixe, Jean-Marie Roughol. Ils ont écrit un livre ensemble, intitulé "Je tape la manche".

Jean-Louis Debré le 1er octobre 2013.
Jean-Louis Debré le 1er octobre 2013.
Crédit : AFP PHOTO /ERIC FEFERBERG
"Je tape la manche" : le récit d'un SDF co-écrit avec Jean-Louis Debré
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Yves Calvi & Édouard Nguyen

Jean-Louis Debré a coécrit un livre, Je tape la manche avec un SDF qui sort ce mercredi 7 octobre dans les librairies. Pourquoi ? "Parce qu'il regarde les gens qui sont autour de lui et que dans la vie on croise beaucoup de copies et peu d'originaux. Et Jean-Marie est un original",explique Jean-Louis Debré. "À travers son itinéraire, sa vie, son parcours, j'ai pu découvrir ce monde de la nuit. Ce monde des sans-domiciles fixes, cette violence, ce regard des autres sur de tels personnages", poursuit l'auteur.


Leur rencontre, Jean-Marie Roughol la raconte : "On s'est croisés au drugstore Publicis. Je vois un monsieur arriver en vélo que j'ai reconnu, c'était Monsieur Debré. J'étais surpris de voir quelqu'un du gouvernement se promener en vélo. Et je lui ai demandé de garder sa bicyclette parce que je garde des voitures sur le coté. Les gens me connaissent bien. Je surveille contre une pièce."

Le président du Conseil  ajoute : "On parlait et à ce moment un monsieur et une dame passent à coté de nous. Et le monsieur dit à sa femme (…) 'Regarde, c'est Debré qui parle à un clodo'. C'était dit avec une telle violence, agressivité, presque de haine que je me suis dit 'Je vais demander à Jean-Marie d'écrire sa vie parce qu'il aura probablement plus de choses à dire que cet imbécile qui vient de le traiter de clodo tout fort."

J'ai tellement vu de gens qui avaient à leur égard un regard de haine, violent, d'agressivité et çà c'est pas acceptable

Jean-Louis Debré

"On a beaucoup de réflexions par les gens, ou on se fait insulter", raconte Jean-Marie Roughol. "'T'as cas travailler !' ou bien on t'ignore, on sort le portable pour t'éviter. Il y a plein de choses comme ça. Ou on change de trottoir."


Jean-Louis Debré qui comprend l'attitude des gens lassés d'être démarchés, dénonce la violence de ces gens. "Mais il y a manière et manière, 'Pas aujourd'hui, demain'. Et j'ai tellement vu de gens qui avaient à leur égard un regard de haine, violent, d'agressivité et çà c'est pas acceptable". Le président du Conseil voudrait apporter un regard différent sur le monde de la nuit qui est un monde de violence. Avec ce livre, Jean-Marie Roughol souhaite décrire les conditions de vie dans la rue et "faire comprendre qu'on n'est pas si cons que ça".

Il prévoit son avenir et c'est pour cela que ce livre je l'ai fait

Jean-Louis Debré
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Le mot "confiance" revient souvent dans ce livre. Ils parlent de "contrat de confiance" qu'il ne faut pas trahir et que Jean-Marie Roughol considère comme "très rare parce que dans la rue t'as pas d'amis. On a personne. Les copains de rue, ça peut durer un temps. Dans la rue, t'es seul". Et cette rue qu'il décrit n'est plus ce qu'elle était :  "Il y a beaucoup plus de guerres de territoires. Il faut pouvoir le protéger parce qu'il y en a qui essayent de voler ta place. Alors il faut se défendre. Il y a les vols et les agressions. Là j'ai un copain qui s'est fait voler son duvet".


Jean-Louis Debré a été particulièrement touché par le fait que Jean-Marie Roughol ne se plaint jamais. Le président du Conseil aimerait qu'il profite de ce livre pour sortir de la rue. "Il a 47 ans, ça fait 20 ans de rue. Et comme vous l'avez remarqué le monde change et le monde de la rue aussi. À 47 ans on n'est plus tout à fait jeune et il faut qu'il prévoit son avenir et c'est pour cela que ce livre je l'ai fait".

"J'espère que les gens le liront et qu'ils apprendront beaucoup de chose sur les personnes qui sont dans la rue. J'aimerais que les gens comprennent, qu'on arrête de les insulter, qu'on les respecte. Ce sont des êtres humains, faut pas oublier. On n'est pas nés dans la rue, s'il y a des gens dans la rue, il y a une raison. Au lieu de nous éviter, même de nous parler ca fait du bien", conclut Jean-Marie Roughol.

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