Angers : emprunter des œuvres d’art pour les exposer chez soi, visite de l’Artothèque

Imaginez pouvoir transformer votre salon en galerie d’art, et ce, pour le prix d’une belle affiche. À l’Artothèque d’Angers, ce rêve est devenu réalité depuis 1984. Pionnière en France, cette structure, inspirée des bibliothèques, permet d’emprunter des œuvres d’art pour une durée de deux mois. Moyennant 50 euros par an pour une œuvre ou 70 euros pour deux, abonnés, étudiants, familles, mais aussi écoles et entreprises peuvent faire entrer la création contemporaine dans leur quotidien.

Nichée rue Bressigny, l’Artothèque propose un choix éclectique : peintures, dessins, gravures, photographies ou encore lithographies. Les œuvres, soigneusement rangées sur des grilles rappelant les réserves de musée, attendent d’être choisies. "Ce système permet de renouveler son regard régulièrement, ça évite la lassitude", explique Laurence, abonnée depuis 1986 avec son mari Jacques. À 63 et 65 ans, ce couple de passionnés a emprunté des centaines d’œuvres pour orner leur maison.

L’Artothèque ne se limite pas aux prêts d’œuvres. Sa mission ? Rendre l’art accessible à tous. Élodie Derval, responsable de la structure, raconte : "Nous offrons des clés de lecture aux abonnés. Ils découvrent ainsi des styles variés, comme l’abstraction géométrique ou le dessin contemporain". Les étudiants et scolaires ne sont pas en reste : ateliers, expositions et projets pédagogiques sont régulièrement organisés.

Une histoire riche et engagée

Le concept d’Artothèque trouve ses racines à Berlin, au début du 20e siècle, où des artistes ont imaginé prêter leurs créations au public. En France, c’est dans les années 80, sous l’impulsion de Jacques Lang, que le mouvement prend son essor. On compte 35 artothèques en France. La première a été ouverte à 1968 à Grenoble. À Angers, l’Artothèque ouvre en 1984 avec une centaine d’œuvres. Quarante ans plus tard, la collection compte près de 2.000 pièces, dont certaines d’artistes locaux. Un budget annuel de 20.000 euros permet d’acquérir de nouvelles œuvres, renforçant ainsi le lien avec la scène artistique contemporaine.

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Avec 320 contrats d’abonnement actifs, l’Artothèque s’adresse à un public varié. "Les familles viennent souvent ensemble. Parfois, ce sont les enfants qui choisissent", s’amuse Élodie. Et pour ceux qui ont un coup de cœur, un dialogue peut être engagé avec l’artiste pour une éventuelle acquisition personnelle. Alors, prêt à inviter l’art chez vous ? Il suffit de quelques bulles de papier pour emballer votre tableau et l’accrocher dans votre salon. Une manière simple, abordable et enrichissante d’apprécier l’art au quotidien.

https://musees.angers.fr/lieux/artotheque-d-angers/index.html