Timbre Marianne : un des dessinateurs porte plainte contre son co-auteur
Un des co-auteurs du timbre postal controversé de Marianne, a porté plainte en Israël pour violation de droit d'auteur contre l'autre dessinateur, Olivier Ciappa

David Kawena, un des co-auteurs du timbre postal controversé de Marianne, a porté plainte en Israël pour violation de droit d'auteur contre l'autre dessinateur, Olivier Ciappa, qui avait déclaré s'être inspiré de la Femen Inna Shevchenko, qu'il accuse d'avoir revendiqué la paternité exclusive du timbre, qui selon lui, est son oeuvre et uniquement son oeuvre. Olivier Ciappa s'est dit en retour "stupéfait".
"David Kawena a déposé plainte contre Olivier Ciappa il y a quelques semaines au tribunal de première instance de Tel Aviv pour violation de droit d'auteur", a déclaré vendredi à l'AFP Me Yotam Werzansky, basé à Tel Aviv. "David Kawena, qui vit en Israël, veut être reconnu devant la justice comme le seul auteur du dessin", a souligné Me Werzansky. "Olivier Ciappa a été notifié de la plainte vendredi dernier et a 30 jours pour présenter sa défense", a-il précisé.
"Son nom d'artiste apparait sur 15 milliards de timbres"
Selon le site LGBT Yagg, premier à faire état de la plainte, au-delà
des seules questions de droit d'auteur, le dessinateur israélien
conteste aussi le fait qu'une des fondatrices de l'organisation
féministe Femen, Inna Shevchenko, ait été l'une des inspirations du
dessin comme l'a affirmé Olivier Ciappa.
Contacté par l'AFP, Olivier Ciappa a souhaité apporter "sa réponse aux accusations": "Shaul Dadon (le vrai nom de M. Kawena) n'a jamais été oublié du timbre Marianne. Son nom d'artiste apparait sur 15 milliards de timbres (le nombre total qui sera imprimé sur cinq ans)", écrit-il. "Nous avons tous les deux été félicités dans le discours de François Hollande. Il a touché 50% de la somme gagnée et son nom apparaît sur l'intégralité des documents officiels de La Poste et de l'Elysée. Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais revendiqué la paternité exclusive", a réagi Olivier Ciappa.
Il déclare "l'avoir tenu à l'écart de la polémique Femen"
"Quant au fait que Shaul Dadon se veut aujourd'hui être l'unique
auteur, j'en suis stupéfait ; nous avons travaillé en collaboration
étroite pendant de nombreuses semaines sur ce projet, comme sur de
nombreux autres timbres et projets artistiques divers co-réalisés et
co-signés pendant plus de quatre ans", ajoute-il.
Olivier Ciappa admet en revanche "l'avoir tenu à l'écart de la polémique Femen lorsqu'elle est apparue; j'assume parfaitement avoir été de mon côté, inspiré de plusieurs femmes fortes, dont Inna Schevchenko. Ces inspirations m'appartiennent et je n'ai pas à y impliquer Shaul. Je n'avais donc aucune raison de lui faire porter le fardeau de la polémique, dont je ne me doutais d'ailleurs pas de la violence inouïe qu'elle prendrait", souligne le dessinateur. "Je n'ai toutefois jamais cherché à minimiser le rôle (de Shaul Dadon), significatif dans notre création commune, dont je reste, malgré tout, extrêmement fier", conclut Olivier Ciappa.
"L'illustration" de la jeunesse"
Le timbre, qui représente un visage de jeune femme et sa main en
mouvement, avait été dévoilé en juillet dernier à l'Elysée par François
Hollande, qui avait souligné que son effigie était "l'illustration" de
la jeunesse "priorité de (son) mandat". Le groupe Femen s'était déclaré fier d'être devenu "un symbole
officiel de la France". "C'était totalement inattendu", avait commenté
auprès de l'AFP Inna Shevchenko. Avec Marianne, "la France a toujours
reconnu le rôle des femmes qui luttent, c'est un symbole pour le monde
entier", avait-elle ajouté.