Exercice de style érigé en rendez-vous incontournable pour les amoureux de la marque à la pomme, les technophiles et les investisseurs, la traditionnelle keynote d'Apple n'a visiblement pas convaincu les marchés financiers. L'action de la première capitalisation boursière de la planète est restée orientée à la baisse (-1,92% à 110,15 dollars) au terme de la présentation de ses nouveaux produits au Bill Graham Civic Auditorium de San Francisco. Le groupe informatique californien n'a pourtant pas lésiné sur les moyens mercredi. Dès l'après-midi, le vice-président de la firme a promis "un grand jour pour un grand écran". Et à peine la keynote entamée, Tim Cook a affirmé qu'il ferait "des annonces monstrueuses".
La dernière conférence de l'année d'Apple a effectivement accouché d'un nouveau produit aux dimensions généreuses. Alors qu'une tablette à destination du monde de l'entreprise faisait figure de serpent de mer, le groupe informatique américain a dévoilé devant un parterre de plus de 6.000 journalistes son tout premier iPad Pro. Dotée d'un écran de 12,9 pouces pour seulement 6,9 mm d'épaisseur et 700 grammes sur la balance, cette tablette XXL embarque un processeur 1,8 fois plus rapide que celui de l'iPad Air 2 et "plus rapide que 80% des ordinateurs portables vendus ces neufs derniers mois", a promis Phill Scheller, le vice-président d'Apple.
Signe de la volonté d'Apple de séduire le monde de l'entreprise, deux employés de Microsoft (une hérésie, sous Steve Jobs) et d'Adobe sont montés sur scène présenter les nouvelles versions des suites Office et Photoshop intégrées à la tablette. Proposé avec une housse renfermant un clavier intelligent et un stylet avec calculateur d'angles et capteurs de pression capable de tracer des traits pleins ou délier, l'iPad Pro vise aussi les professions créatives, graphistes et architectes en tête. Il sera vendu dès le mois de novembre au prix de 799 dollars (715 euros). L'Apple Pencil est affiché à 99 euros, contre 129 euros pour le Smart Keyboard.
Après avoir loué les ventes de l'iPhone 6, "le smartphone plus populaire de tous les temps", selon lui, Tim Cook a présenté leurs successeurs. Évolutions naturelles de leurs aînés plus qu'une révolution, l'iPhone 6s et le 6s Plus affichent un design inchangé même si Tim Cook a assuré qu'Apple avait "tout changé pour propulser le smartphone le plus avancé au monde". Le processeur monte en gamme et intègre une nouvelle puce A9 pour plus de puissance et d'autonomie. L'appareil photo passe de 8 à 12 mégapixels et permet désormais de prendre des selfies dans la pénombre et de capturer des vidéos en ultra haute-définition.
La principale nouveauté des nouveaux iPhone réside dans leur écran tactile. Plus sensibles et réactifs au toucher, ils embarquent la technologie 3D Touch, anciennement Force Touch sur l'Apple Watch, qui permet de réaliser des actions en fonction du type de pression exercée. Il sera ainsi possible d'afficher un aperçu d'un message en effectuant un simple toucher ou de l'ouvrir via une pression prolongée. Cette évolution doit simplifier la navigation et introduire de nouveaux usages contextuels. Les nouveaux iPhone seront disponibles le 25 septembre à partir de 749 (16 Go) pour l'iPhone 6s et 859 euros (16 Go) pour l'iPhone 6s Plus.
Le PDG d'Apple a également profité de la keynote de rentrée de la marque à la pomme pour dévoiler la deuxième version de son boîtier Apple TV. "Le futur de la TV, ce sont les applications", a prophétisé le successeur de Steve Jobs. Depuis 2007, l'Apple TV permet d'accéder à différents services de vidéos à la demande et de streaming. La nouvelle version permettra aussi d'écouter de la musique en streaming via l'Apple TV et de regarder les photos stockées sur iPhone ou iPad.
Avec la nouvelle télécommande du boîtier multimédia qui embarque désormais Siri, Apple met l'Apple TV au centre de son écosystème. L'Apple TV désormais répondre à des questions humaines pour accéder à des contenus ou faciliter la navigation. Siri pourra donner des résultats de matches, des informations ou la météo sans interrompre un film par l'intermédiaire d'un calque en surrimpression sur la partie inférieure de l'écran.
Capable de se muer en manette, la télécommande à pavé tactile fait aussi la part belle aux jeux vidéo. Des blockbusters comme Rayman, Guitar Hero ou Star Wars seront adaptés pour le boîtier. Il sera aussi possible d'utiliser l'iPad ou l'iPhone comme manette pour Beats Sports, une gamme de jeux mêlant sport et musique dans la veine de la série à succès Wii Sports de la Wii. Côté contenus, rien n'a filtré pour les partenaires français. L'Apple TV sera disponible aux États-Unis fin octobre à partir de 150 dollars pour 32 Go. Elle sera également disponible en version 64 Go contre 199 dollars.
La montre connectée d'Apple a eu les faveurs de la première partie de la keynote. À défaut de s'épancher sur les ventes de sa montre intelligente, dont l'absence de résultats financiers alimente les spéculations depuis de nombreuses semaines, le PDG d'Apple a dévoilé quelques nouveautés, dont le lancement le 16 septembre de la deuxième version de son système d'exploitation, Watch OS 2.
Confirmant les ambitions d'Apple dans le monde de la mode, le groupe informatique américain a annoncé un partenariat avec