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Facebook teste un fil d'actualité vidé des publications des médias

Facebook teste dans plusieurs pays un fil d'actualité où les publications des pages sont séparées des publications personnelles. Un changement lourd de conséquences pour la visibilité gratuite des pages.

Le célèbre News Feed de Facebook
Le célèbre News Feed de Facebook
Crédit : TechCrunch
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Benjamin Hue

C'est un test à petite échelle comme Facebook en mène régulièrement mais qui fait cette fois craindre le pire aux médias et aux créateurs de contenus en tous genres. Facebook a récemment lancé dans six pays une expérimentation visant à séparer son fil d'actualité en deux parties distinctes. D'un côté, les publications de vos amis, les publicités et les posts sponsorisés. De l'autre, les publications des pages officielles, reléguées dans la section "Explorer".

Testée en Bolivie, au Cambodge, eu Guatemala, en Serbie, en Slovaquie et au Sri Lanka, cette nouvelle timeline vise à rendre plus accessibles les publications personnelles. Par symétrie, elle détourne également le regard des utilisateurs du premier réseau social mondial des publications émises par les sites d'information, les marques et, plus largement, de tous les contenus publics non sponsorisés. Une mise en quarantaine lourde de conséquences pour leur visibilité.

Un avertissement pour les marques

En Slovaquie, les médias du pays ont observé une baisse drastique des interactions avec leurs publications Facebook. Selon Filip Struharik, un journaliste local, "la portée organique de plusieurs pages Facebook a chuté entre jeudi et vendredi dernier de deux tiers par rapport aux jours précédents". Selon lui, les pages des 60 principaux titres slovaques ont généré quatre fois moins d'interactions depuis le début de l'expérimentation. Les mêmes effets ont été observés au Cambodge et au Guatemala.

Face à l'émotion soulevée chez les médias et les marques, Facebook s'est fendu d'un communiqué pour éteindre l'incendie et clarifier ses intentions. Le réseau social confirme que des tests sont en cours et précise qu'il n'a nullement planifié de généraliser cette expérimentation. "Nous n'avons pas pour projet de demander aux pages de payer Facebook pour apparaître dans le fil d'actualité", écrit le réseau social, précisant qu'il prendra en compte les résultats des tests pour voir si l'idée mérite d'être poursuivie.

En attendant les résultats, cette expérimentation sonne comme un avertissement pour les marques et particulièrement pour les médias. Une telle évolution du News Feed de Facebook réduirait considérablement la portée organique de leurs publications et les contraindraient à payer des publicités pour apparaître dans le fil d'actualité de leurs lecteurs afin de compenser cette perte de visibilité gratuite. Cela met en lumière leur dépendance aux réseaux sociaux, qui assurent une part très importante de leur trafic, mais peuvent prendre des décisions contraires à leurs intérêts. 

Et pour Facebook ?

Ce changement d'algorithme pourrait aussi se retourner contre Facebook. Au Guatemala, des journalistes ont constaté que les publications des médias locaux se sont retrouvées mélangées avec des contenus émanant de sites de propagande dans la section "Explorer" où ils sont relégués. Citée par le Guardian, la journaliste locale Dina Fernandez s'est déclarée "très préoccupée" par "le danger que font courir la diffusion de la propagande et l'instrumentalisation politique des médias sociaux dans les pays aux démocraties fragiles comme la nôtre".

Lancé en juillet dernier, l'onglet Explorer est un espace de Facebook faisant la promotion de contenus de pages auxquelles ne sont pas encore abonnés les utilisateurs du réseau social. Accessible dans le menu "plus" à droite de l'application et dans la barre "Parcourir" à gauche du fil d'actualité sur ordinateur, cette zone met en avant une sélection de contenus populaires mêlant à la fois des publications de médias traditionnels et des posts de sites d'information peu fiables. Une proximité malheureuse alors que le réseau social tente par tous les moyens de redorer son image écornée par le scandale des fake news à l'élection présidentielle américaine.

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