Suicide, insultes, harcèlement, violences, propos antisémites...Periscope est régulièrement pointé du doigt pour les dérives de ses utilisateurs et son laxisme face aux contenus violents ou haineux circulant sur sa plateforme. Rachetée l'an dernier par Twitter, Periscope permet de diffuser gratuitement avec un smartphone un flux vidéo en direct. Le film reste accessible pendant 24 heures puis disparaît.
Mais ni les images ni les commentaires en direct ne sont contrôlés au préalable par Twitter qui, comme les autres réseaux sociaux, fonctionne sur le système du signalement par les internautes de contenus jugés illégaux ou choquants. Ses équipes vérifient alors ces contenus, en fonction de la loi du pays et de ses propres critères et décident alors de mettre un avertissement ou de les retirer.
Periscope a annoncé mardi 31 mai sur Medium la mise en place d'un dispositif de modération des commentaires en temps réel. Disponible avec la dernière mise à jour de l'application, ce système optionnel repose sur un tri assuré par la communauté elle-même. Lors d'une retransmission, les spectateurs peuvent signaler les commentaires abusifs, les spams et les propos choquants. L'application sélectionne au hasard un groupe d'internautes chargés de déterminer si le commentaire doit être supprimé. S'il est jugé abusif par la majorité, son auteur sera notifié qu'il est temporairement bloqué de la discussion. En cas de récidive, il est mis sur la touche jusqu'à la fin de la diffusion. Le processus ne doit prendre que quelques secondes, assure Periscope. Le système sera aussi en mesure d'identifier les mots et les phrases le plus souvent signalés.
Un peu plus d'un an après son lancement, Periscope a séduit plus de 10 millions d'utilisateurs et cumulé plus de 200 millions de retransmissions en direct. Très populaire en France, l'application a défrayé la chronique en étant tour à tour le théâtre des insultes proférées par Serge Aurier à Laurent Blanc, du lynchage de François Hollande en déplacement officiel en début d'année, du suicide d'une jeune femme dans une gare d'Île-de-France et, plus récemment, des propos antisémites de deux employés de SFR. Le réseau social souhaite désormais "s'engager à développer des outils pour faire de Periscope un endroit sûr et couvert, pour connecter les gens en temps réel" et promet un dispositif de modération "totalement transparent".