5G SA, 5G+ : que change la "vraie 5G", le réseau de deuxième génération vendu par Free et Orange ?

Un nouveau front s'est ouvert dans le marché très concurrentiel des télécoms. Quatre ans après le déploiement des fréquences de la 5G, le réseau mobile est de nouveau au cœur de la communication des opérateurs français avec la commercialisation des premières offres pour se connecter au réseau 5G de deuxième génération. Free Mobile et Orange ont commencé à communiquer depuis fin septembre sur cette technologie qui est censée faire profiter au public de tous les avantages prévus par la 5G pour de bon.

Chez Free, la 5G SA est présentée comme "la vraie 5G", avec la perspective pour les consommateurs de bénéficier de plus de débit, d'une latence restreinte et d'une meilleure capacité réseau à la faveur d'installations dédiées. De son côté, Orange met en avant une connexion Internet ultra-stable via son offre "5G+ Home" à destination des foyers avec une box "5G SA" pour les personnes qui ne sont pas éligibles à la fibre.

Alors que l'arrivée de la 5G n'a pas permis de constater de véritable bond en matière de performances pour les propriétaires de smartphones, à quoi faut-il vraiment s'attendre avec la 5G de nouvelle génération ?

Des bénéfices surtout frappants pour les professionnels

La 5G SA est nommée ainsi en opposition à la 5G actuelle qui est déployée de façon non autonome, non "stand alone" en anglais. La 5G lancée en 2020 sur les smartphones est déployée via des antennes dédiées mais fonctionne toujours sur un cœur de réseau 4G. La 5G "stand alone", ou autonome, repose pour sa part sur une infrastructure propre, conçue pour le réseau 5G, qui doit lui permettre d'exploiter son plein potentiel. 

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Les promoteurs de la 5G SA mettent en avant de meilleures performances de débit et de latence pour consommer ou partager des contenus et jouer en ligne à la maison, ainsi qu'une sécurité renforcée. Mais les améliorations ne seront pas forcément frappantes dans les usages. 

Les vrais bénéfices résident surtout dans la capacité du réseau à proposer des services différenciés, en allouant des ressources spécifiques selon les flux. Une segmentation plutôt utile aux professionnels, comme les télévisions qui souhaitent garantir la stabilité de la diffusion d'un événement. À terme, la 5G SA doit permettre de soutenir le développement d'usages émergents, tels que les applications de jeu en streaming, la réalité virtuelle et augmentée, la voiture autonome, et les services critiques comme la télémédecine, où la réactivité et la stabilité du réseau sont primordiales.

Les entreprises cibles prioritaires des opérateurs

Les acteurs du secteur tempèrent cependant les annonces de Free et d'Orange. La technologie 5G SA existe déjà chez les opérateurs mais ses apports étaient pour l'instant jugés davantage bénéfiques aux entreprises, car les réseaux mobiles sont globalement de bonne qualité et permettent au public d'assouvir la plupart de ses usages. Bouygues, Orange et SFR ont déjà lancé des offres à destination de leur clientèle professionnelle et industrielle. À voir si les annonces de Free et Orange accélèrent le calendrier de leurs rivaux qui tablaient plutôt sur une commercialisation en 2025 pour leurs abonnés. 

Au-delà des velléités des opérateurs, le déploiement de la 5G SA s'annonce progressif car toutes les infrastructures nécessaires au fonctionnement du réseau ne sont pas encore mises en œuvre. Orange, qui compte plus de 10.000 antennes compatibles avec les fréquences 3,5 GHz, ne couvre ainsi que 70% du territoire, quand Free mélange plusieurs bandes de fréquences pour couvrir le pays. 

Autre frein, tous les smartphones ne sont pas encore compatibles avec la 5G SA. Seuls les modèles prenant en charge les normes les plus récentes pourront utiliser cette technologie. Si c'est le cas de plusieurs dizaines de références Android chez Samsung, Xiaomi, Motorola et Nokia, notamment, les iPhone n'intègrent pas encore le nouveau réseau.