Le caribou, animal emblématique du Canada, victime de la déforestation
Le caribou, aussi appelé renne, est l'un des animaux les plus emblématiques de la forêt boréale, mais est en péril au Québec du fait de la déforestation.
Symbole de la forêt boréale, officiellement "en péril" au Canada, le caribou forestier voit son habitat et sa population fondre à grande vitesse mais les autorités compétentes tardent à agir.
Le territoire de ce cervidé au large museau et au panache étroit, appelé renne en Europe, a constamment diminué depuis 150 ans. Des montagnes rocheuses de l'ouest canadien aux forêts québécoises, cet animal connaît un déclin ininterrompu, amenant le gouvernement canadien à l'inscrire sur la liste des espèces en voie de disparition en 2002.
Lobby de l'industrie forestière
Le phénomène est particulièrement marqué au Québec. La région représente à elle seule 20% de la forêt boréale canadienne - la plus grande de la planète - et 25% de la population de caribous forestiers du pays. Ici, la protection du caribou forestier est perçue comme une menace par l'industrie forestière, qui emploie environ 70.000 personnes dans la province et pèse pour près de 3% de son PIB.
"L'exploitation minière, l'exploitation forestière, l'exploration pétrolière et gazière" perturbent profondément l'habitat des caribous, selon le ministère fédéral de l'Environnement. Or le Canada peine à mettre en oeuvre des plans de protection viables. Cette inaction a été dénoncée par la justice lors d'un jugement inédit, en février. Poursuivi par des mouvements écologistes, l'État canadien a été reconnu coupable de ne pas avoir appliqué sa loi sur les espèces en péril.
Privilégier la croissance économique plutôt que la protection de l'environnement
La plainte concernait quatre espèces emblématiques : le caribou forestier, l'esturgeon blanc, le guillemot marbré et le rorqual à bosse. La juge Anne Mactavish a toutefois souligné que ces dossiers constituaient seulement "la pointe de l'iceberg".
"Il y a clairement un énorme problème d'organisation au sein des ministères concernés", ceux de l'Environnement et des Ressources naturelles, a déploré la magistrate, se demandant si Ottawa n'avait pas agi de manière délibérée pour privilégier l'exploitation des ressources naturelles.
