"Tous à poil" : la polémique lancée par Copé dynamise les ventes
La polémique lancée par Jean-François Copé sur le livre pour enfants "Tous à poil" profite à l'ouvrage. Les commandes affluent depuis quelques jours.
Le livre pour enfants Tous à poil, de Claire Franek et Marc Daniau, dénoncé par le président de l'UMP Jean-François Copé, profite de la polémique. "On a reçu 1.287 commandes des libraires et des sites marchands, entre le 10 janvier au soir et le 13 janvier au matin, soit la quasi totalité des exemplaires que nous avions en stock. Nous en avons vendu 1.500, il y a trois ans lors de sa parution", a dit à l'AFP Sylvie Gracia, éditrice aux éditions du Rouergue.
Deuxième dans le classement des ventes de livres chez Amazon.fr, géant américain de la vente sur internet, cet album, vendu 15 euros, aborde la question de la nudité. Tous à poil est composé de courts textes "à poil la maîtresse !", "à poil le policier !", "à poil les voisins !", accompagnés de ces personnages qui font partie "du quotidien ou de l'imaginaire des enfants", en train de se dévêtir.
Jean-François Copé jugé "ridicule"
"On lancera une réimpression lorsque le livre sera
épuisé", a ajouté Sylvie Gracia. "Le problème c'est que c'est un album et
que l'impression a été faite au Portugal, il y aura donc un délai assez
long", a-t-elle précisé. Selon elle, "c'est le deuxième livre (des Éditions du Rouergue) à faire polémique, après Le jour du slip, je
porte la culotte d'Anne Percin et Thomas Gornet" où une fille et un
garçon se réveillent dans le corps de l'autre.
Dimanche, le président de l'UMP Jean-François Copé avait brandi et critiqué Tous à poil, qu'il avait présenté comme recommandé aux enseignants pour les classes primaires -- il s'agit en fait, selon le gouvernement, d'un ouvrage recommandé par une association encourageant la lecture chez les jeunes dans la Drôme et l'Ardèche, repris par l'académie de Grenoble.
Lundi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait déclaré devant la presse que Jean-François Copé avait été "encore une fois ridicule et caricatural". La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a pour sa part estimé ce mercredi que le député-maire de Meaux "s'est ridiculisé" et veut "surfer sur la vague réactionnaire".
