Patrick Buisson, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy au passé d'extrême-droite, était déjà honni de la gauche de longue date. Les réactions atterrées n'ont pour autant pas manqué chez les ténors du Parti socialiste, ce mercredi 5 mars après la diffusion d'extraits d'enregistrements effectués par cet homme de l'ombre.
Le Parti socialiste envisage de demander une commission d'enquête parlementaire. "Ce n'est pas qu'une péripétie politicienne. C'est une atteinte au fonctionnement de l’État et de la démocratie. Le président de la République a été mis sous surveillance", a déclaré le patron du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, à l'AFP. "S'il n'y a pas de plainte de Nicolas Sarkozy, je m'interroge sur le fait de demander une commission d'enquête parlementaire sur ces enregistrements pour atteinte au respect de la fonction présidentielle", ajoute-t-il.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a qualifié de "stupéfiants" ces enregistrements, demandant que la justice soit "saisie" pour ce qu'il estime être une "affaire d’État". "Les enregistrements Buisson
sont stupéfiants. Ils jettent une lumière crue sur le quinquennat de
Nicolas Sarkozy. Un quinquennat d'intrigues, de trahisons, de cynisme,
d'argent et de mépris de l’État. Les ingrédients de l'affaire Buisson montrent la déliquescence du système Sarkozy", affirme le patron du PS dans un communiqué.
"Nicolas Sarkozy et les autres responsables de l’État concernés par ces écoutes doivent saisir la justice de cette affaire qui est une affaire d’État. On ne peut que s'étonner qu'ils ne l'aient pas déjà fait", ajoute le patron du PS. Selon lui, "cette affaire montre un président de la République ridiculisé, écouté au cœur de l’Élysée par un de ses propres conseillers. Elle est révélatrice de l'influence néfaste sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy d'un homme, dont les racines idéologiques se nourrissent du terreau le plus nauséabond de l'extrême droite". Et Harlem Désir de souligner : "Patrick Buisson faisait facturer à prix d'or ses conseils en sondages et communication, des sommes que Nicolas Sarkozy faisait payer par les contribuables au bénéfice de celui qui le piégeait et le trahissait dans la même journée !"
Julien Dray, vice-président (PS) de la région Ile-de-France, a jugé : "C'est
une trahison, c'est insupportable et inacceptable". Sur Europe 1, Julien Dray a ajouté que cette affaire alimentait un "discrédit qui est
jeté sur l'ensemble des responsables politiques". "Ce qui est
intéressant dans cette affaire-là, c'est ce que ça révèle du climat qui
règne, qui régnait et continue à régner au sein de la droite. La droite
n'en finit pas de régler des comptes, de faire des guerres des chefs et
de ne pas travailler sur le fond", a accusé Julien Dray. "Patrick Buisson
porte aussi une lourde responsabilité parce c'est lui qui a droitisé la
droite, c'est lui qui a allumé des incendies dans la société française
avec la campagne de 2012. C'est lui qui, pour une part, porte la
responsabilité de l'échec de Nicolas Sarkozy en 2012. Il est aujourd'hui
rattrapé par un certain nombre d'affaires mais il a été aussi le poison
de la droite".
La garde de Sceaux, Christiane Taubira, s'est dite "atterrée par de telles pratiques, c'est
une question de morale publique". "Je
suis très attachée au respect des institutions, c'est essentiel pour la
société pour la protection des plus vulnérables. Donc, quelle que soit
la sensibilité qui est aux responsabilités, il faut les préserver. Et là
manifestement il y a un problème de rapport aux institutions, de
rapport aux fonctions mais aussi de rapport entre les personnes", a
constaté Christiane Taubira sur France Inter.
La ministre de la Justice y voit "une déloyauté, une façon de s'exonérer, de s'affranchir de valeurs minimales de relation dans une société. Je suis franchement atterrée, je ne m'en réjouis pas", a-t-elle lancé. "Quand les citoyens entendent cela, quel respect peuvent-ils avoir pour les institutions ? Et quand on ne respecte plus les institutions tout s'effondre", a-t-elle avancé, ajoutant : "Moi, je me m'amuse vraiment pas quand on affaiblit les institutions".
Il y a un dicton franc-comtois, je crois, qui dit 'qui fait le malin tombe dans le ravin', hé bien voilà.
Marisol Touraine
Pour sa part, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a estimé que la "responsabilité" dans l'affaire était "d'abord celle de l’Élysée". "Patrick Buisson
vient d'une certaine tradition - et il ne s'en cache pas - de la
droite. C'est cette responsabilité là d'abord qui a été celle de l’Élysée que de l'écouter et de s'entourer", a déclaré la ministre sur Radio Classique et LCI. "Depuis hier, on découvre un
peu effarés les pratiques qui existaient autour du président de la
République. On entend au fond qu'il y a l'air de la trahison qui est
entonné par des personnes qui ont un peu de mal à passer pour des
vierges effarouchées", a déclaré la ministre. "Patrick Buisson
n'était pas un inconnu de tous ceux avec qui il travaillait, c'est lui
qui était le conseiller préféré, nous a-t-on dit. Donc au fond chacun
devait savoir quelles étaient les méthodes ou la façon de procéder de
Patrick Buisson". Et Marisol Touraine de conclure : "Il y a un dicton
franc-comtois, je crois, qui dit 'qui fait le malin tombe dans le ravin', hé bien voilà".
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