Nouveau camouflet pour Rama Yade. Le recours déposé par la conseillère régionale d'Île-de-France pour obtenir l'annulation de l'élection de Laurent Hénart à la présidence du Parti radical vient d'être jugé irrecevable par le tribunal de grande instance de Paris. Si elle compte faire appel contre cette décision qu'elle estime "très contestable en droit", celle qui fait partie du Bureau national de la plus ancienne formation politique de France se retrouve une nouvelle fois dans une situation inconfortable.
Outre les 51.000 euros qu'elle doit désormais à son parti et son président, Laurent Hénart, l'accuse en plus d'avoir "fait du mal" aux radicaux. Le président du Parti radical - il a été élu avec 61% des voix contre Rama Yade - estime même que toute cette affaire a fait perdre 10% de ses adhérents à sa formation. Pis, le voilà qui s'interroge sur la place de l'ex-UMP au sein du Parti radical. "Au nom de quoi ? Quel est mon délit ? La moitié des fédérations ont voté pour moi. Je ne vais pas les abandonner. Je suis obligée de rester pour empêcher les gens de déchirer leur carte", répond-elle dans une interview accordée à L'Opinion.
Je suis obligée de rester pour empêcher les gens de déchirer leur carte
Rama Yade à "L'Opinion"
Un véritable désaveu pour celle qui avait quitté l'UMP en 2011 pour rejoindre la formation alors dirigée par Jean-Louis Borloo. "On va faire une super équipe", s'enthousiasmait-il à l'époque. Mais depuis ce transfert médiatique, Rama Yade accumule surtout les déconvenues, en tête desquelles figurent trois défaites électorales. En 2012, lors des élections législatives à Colombes (Hauts-de-Seine), puis en 2014 pour la présidence du Parti radical et en 2015 pour l'investiture en tant que tête de liste UDI aux régionales franciliennes.
Sa rivale, Chantal Jouanno, lui reproche d'ailleurs de ne pas accepter la défaite. "En politique, comme au sport, il faut savoir perdre et prendre des coups", commente-t-elle. Une pique sévère de la part d'une ancienne ministre des Sports à une ancienne secrétaire d'État chargée... des Sports. À ces revers s'est également greffée une accusation d'inscription frauduleuse sur les listes électorales de Colombes. L'enquête ouverte par le parquet de Nanterre en 2001 s'est cependant soldée par une relaxe, deux ans plus tard.
Cette situation d'échec contraste grandement avec la popularité dont jouit Rama Yade. Les sondages qui se suivent la placent toujours parmi les personnalités politiques préférées des Français alors qu'elle enchaîne les défaites face à des adversaires moins présents qu'elle sur la scène nationale. Depuis le début de l'année 2015, la cote d'avenir de l'ancienne secrétaire d'État aux Droits de l'Homme oscille par exemple entre 24 et 27%, selon le baromètre TNS Sofres réalisé chaque mois pour Le Figaro Magazine. Un résultat qui la place à des niveaux comparables que ceux de François Bayrou, Ségolène Royal, Martine Aubry et Laurent Fabius.
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