Au lendemain de son exclusion du Parti radical, qui invoque des "propos de nature à nuire", Rama Yade dénonce une "manipulation" et "un véritable commando pour une exécution politique", au micro de RTL. La conseillère régionale en Île-de-France estime être la cible d'une "opération de vengeance" de la part de Laurent Hénart, le président du parti qui avait remporté l'élection face à elle en juin 2014. "Je rappelle qu'en ce moment, la justice est en train d'examiner une assignation que j'ai faite pour fraude lors de l'élection interne", dénonce-t-elle, vendredi 30 octobre, date limite de la formation des listes pour les élections régionales.
Le parti lui reproche entre autres d'avoir pris ses distances avec le front républicain contre le FN. "Le motif est encore plus drôle. Ma proximité avec le Front national ? Moi ? Cette procédure judiciaire, je l'ai engagée parce que j'en ai assez de voir le Front national monter à cause de la corruption dans les partis politiques. J'ai dit que dans un duel à Marseille entre Jean-Noël Guérini (ex-PS) et le Front national, il fallait voter blanc. Cette affaire est un délire arbitraire", clame-t-elle.
Si on avait pu m'accuser d'homicide volontaire on l'aurait fait
Rama Yade
L'ancienne secrétaire d'État aux Droits de l'Homme dit ne pas comprendre la situation, d'autant que le président de la commission de discipline du parti lui a indiqué par courriel n'avoir jamais réuni ses membres pour évoquer ce dossier. "On parle de gens dont on ne cite même pas les noms. On ne sait pas de qui il s'agit. Moi je suis sur le ring à visage découvert et je n'ai personne en face de moi", s'étonne Rama Yade qui demande une "preuve" formelle de son éviction et estime être "encore membre de l'UDI", la confédération qui englobe le Parti radical.
Constatant que, pour Jean-Marie Le Pen, "il a fallu qu'il soit accusé d'avoir fait l'apologie de crimes contre l'humanité pour être exclu (du FN, ndlr)" et que "même Nadine Morano n'a pas été exclue de sa famille politique" après ses propos sur la "race blanche", Rama Yade s'interroge : "Que se passe-t-il chez les humanistes ?" Toutefois, elle assure ne pas être "surprise" par cette manœuvre. "Je sais que depuis plusieurs mois on me cherche des poux. Si on avait pu m'accuser d'homicide volontaire on l'aurait fait. Si on avait pu se rappeler qu'à 8 ans j'avais volé une fraise Tagada dans une boulangerie, on l'aurait rappelé", ironise-t-elle.
Elle qui veut "prolonger le combat pour briser l'omerta" souhaite "participer au renouveau de la vie politique". Toutefois, Rama Yade se montre évasive quant à son avenir personnel et la possibilité qu'elle mette sur pied sa propre formation en vue de 2017. "Avec d'autres, on pourra avoir un candidat à la présidentielle à défendre. Nous allons nous atteler à ça dans les mois qui viennent. Mais vous verrez bien à travers quelle candidature, je ne suis pas en train de parler de la mienne", a-t-elle conclu.
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