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François Fillon le 13 décembre 2016 à l'Assemblée nationale
Crédit : SIPA
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François Fillon a créé la surprise à l'automne en remportant, contre tous les pronostics, la primaire de la droite et du centre. Il va sans aucun doute marquer l'année 2017. La campagne de l'ancien premier ministre semble, à première vue, plutôt bien partie pour lui. Sur le papier, cette campagne a tout d'un boulevard pour le candidat de la droite. D'abord parce qu'il a anéanti toute forme de concurrence au sein de son camp. Il a, dès le premier tour de la primaire, atomisé les "sarkozystes". Au second, il a réduit les "juppéistes" au statut de figurants. Il a ensuite remodelé le parti pour y placer ses amis. Bref, c'est ce qui s'appelle avoir "les coudées franches".
Et puis il y a les sondages. Alors François Fillon sera sans doute le premier à vous dire qu'il faut s'en méfier. Il n'empêche, pour l'instant toutes les études le donnent en tête (et assez largement) au premier tour de la présidentielle, devant Marine Le Pen. C'est le genre d'indicateur qui peut rapidement vous monter à la tête.
Car c'est justement l'excès de confiance qui pourrait assombrir ce tableau et, a priori, cette voie royale jusqu'à l'Élysée. Quand vous écoutez François Fillon, il en est persuadé : les Français sont prêts, son programme est parfait, et s'il doit le modifier ce sera vraiment à la marge.
Faut-il y voir un péché d'orgueil de la part d'un homme qui a longtemps été considéré comme un éternel numéro deux ? Il devrait se méfier, car avec des propositions aussi tranchées - certains diront même brutales -, sur la Sécu par exemple, la gauche et le Front national vont s'en donner à cœur joie. Même ses proches commencent à lui dire : "Attention François, il va sans doute falloir expliquer pour ne pas effrayer !".
Pourtant les Français ont voté pour lui, et assez largement. C'est quand même une preuve d'adhésion. Si vous reprenez les chiffres (trois millions de voix sur 4,5 millions de votants au second tour), on peut dire qu'il a largement gagné cette primaire. Il a senti les attentes et a su y répondre. Mais ça reste une primaire. Au premier tour de la présidentielle en 2012, Nicolas Sarkozy avait réuni 9 millions d'électeurs. Vous faites le calcul : il lui reste 6 millions de personnes à convaincre.
Or, on l'a aussi constaté durant cette primaire, son électorat est plutôt éduqué, bourgeois. La droite dite "populaire" (celle des villes défavorisées, celle qu'avait réussit à séduire Nicolas Sarkozy), n'a pas voté "Fillon". Alors il lui reste cinq mois pour tenter de la convaincre. Mais la question est "en est-il capable ?" Pour cela, il faut donner envie, il faut donner de sa personne. Pour François Fillon, le "pudique", c'est compliqué. Les journalistes, les médias, la communication, il n'aime pas ça. Il a expliqué à quel point il s'était déjà fait violence en allant déballer une (petite) partie de sa vie chez Karine Le Marchand sur M6. Une émission qui lui aura pourtant bien servi.
François Fillon joue son avenir, sans doute même plus que pour n'importe quel autre candidat. Il aura 63 ans l'an prochain, et il sait qu'il n'aura pas de deuxième chance. D'autant qu'il y a du monde à la porte. Les "quinquas" du parti ont les dents longues et l'estomac qui crie famine. François Fillon ne se fait pas d'illusion : ceux qui le défendent aujourd'hui seront les premiers, demain, à le piétiner en cas d'échec.
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