Pourquoi François Hollande prend le large à Saint-Pierre et Miquelon

Le président de la République est en déplacement à Saint-Pierre et Miquelon ce 23 décembre. François Hollande a fui la métropole, à deux jours de Noël, pour rentre visite aux 6.000 habitants de ce petit TOM, territoire d'outre-mer, de 242 km² au large du Canada.

Une opération de communication qui pourrait bien redorer ne serait-ce qu'un peu son image fragilisée tout au long de son année 2014. D'abord, parce que cette visite contribue à l'une des promesses de son quinquennat, celle de passer par tous les départements et territoires d'outre-mer avant la fin de son mandat. Avec Saint-Pierre et Miquelon, il en est à 5 sur 11.

François Hollande joue la carte de la flatterie

Ensuite, François Hollande flatte les habitants de la petite île : tout au long de l'année, il a commémoré l'anniversaire du ralliement des territoires à la France libre du Général de Gaulle pendant la Seconde Guerre Mondiale, et Saint-Pierre et Miquelon est l'une des premières terres françaises à s'être ralliée. 

Il y va aussi défendre les intérêts du TOM et de son plateau continental contre le Canada, ainsi que soutenir un grand projet de port de transbordement pour les porte-conteneurs qui veulent entrer au Canada par le fleuve Saint-Laurent, dont l'embouchure donne sur l'île. Une opportunité économique pour un territoire dont la principale source de revenus, la pêche, a été presque annihilée suite à un moratoire, ainsi qu'une décision délimitant les zones économiques exclusives.

Un moyen d'introduire son principal sujet pour 2015 : le climat

François Hollande va aussi pouvoir y faire une subtile transition vers son principal sujet de débats pour 2015 : le réchauffement climatique. La montée des eaux menace en effet de submerger Saint-Pierre et Miquelon d'ici un siècle, ce qu'il ne manquera pas de mentionner au prochain sommet sur le climat, qu'il accueillera lui-même à Paris l'année prochaine.

Enfin, cela sera un bain de jouvence politique pur pour le Président. L'île de Saint-Pierre et Miquelon a en effet massivement voté pour lui à l'élection présidentielle de 2012. De plus, il se rendra dans la ville de Miquelon, qui compte 600 habitants, et où aucun président français n'a jamais mis les pieds : une visite, au final, où François Hollande ne risque presque aucune retombée négative.