L'Histoire rattrape parfois certains de ses auteurs des années plus tard. 70 ans après les faits, un octogénaire a été inculpé pour meurtre et complicité de meurtre lors du massacre d'Oradour-sur-Glane en France, a indiqué mercredi le parquet de Cologne (ouest de l'Allemagne). 642 personnes ont été tuées lors de ce massacre, en juin 1944.
L'octogénaire est accusé d'avoir personnellement tué 25 personnes et d'être "complice du meurtre de plusieurs centaines" d'autres lors des exactions commises par des SS dans la petite commune du Limousin (centre de la France) durant la Seconde Guerre mondiale, a précisé le tribunal de Cologne dans un communiqué.
Le magazine allemand Focus rapportait en octobre dernier que le parquet de Dortmund enquêtait sur six criminels présumés impliqués dans le massacre. L'un des six octogénaires entendus par le parquet, un ancien mitrailleur habitant Cologne (ouest), avait avoué avoir été présent lors du massacre, selon le magazine. Cet ancien SS, baptisé "C." par Focus, avait avoué s'être posté avec sa mitrailleuse près de l'église, dans laquelle périrent plus de 400 femmes et enfants. Âgé de 18 ans à l'époque, il affirmait, selon les informations de l'hebdomadaire, avoir protesté contre ces exécutions sommaires et avoir été éloigné du lieu du massacre. Il dit ne pas avoir vu ses camarades mettre le feu à l'église et à la grange, dans laquelle les hommes d'Oradour avaient été parqués.
La justice allemande avait ouvert en octobre 2010 une nouvelle procédure judiciaire sur le massacre d'Oradour-sur-Glane. Le parquet avait indiqué précédemment qu'elle devrait aboutir en 2014, soit 70 ans après les faits. Les investigations sur ce massacre s'appuient sur des documents de la Stasi (les anciens services secrets est-allemands) découverts après la Réunification, qui contenaient notamment les témoignages de deux soldats présents à Oradour. Selon l'un d'eux, un des chefs aurait lancé à ses troupes avant le massacre : "Aujourd'hui, le sang doit couler". Tous les soldats présents auraient donc été au courant de la tuerie qui se préparait.
Par le passé, plusieurs enquêtes menées en Allemagne de l'ouest avaient été classées faute de preuves. Début septembre, Joachim Gauck avait été le premier président allemand à se rendre à Oradour-sur-Glane, avec le président français François Hollande.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.