Municipales 2014 : record d'abstention à Roubaix

L'ancienne ville industrielle de Roubaix, située dans le département du Nord, a connu un taux d'abstention record de 61,58% lors du premier tour des élections municipales de 2014, tandis que la moyenne nationale s'élève à 38,72%. 

Sur les 46.589 inscrits sur les listes électorales de la commune, seuls 17.900 Roubaisiens sont allés voter dimanche 23 mars. Pourquoi un tel désintérêt pour la vie électorale ?  

Des candidats nombreux et une gauche divisée

Dix listes se sont présentées aux élections municipales de 2014 à Roubaix. Le maire socialiste sortant, Pierre Dubois, est arrivé deuxième au premier tour avec 20,39% des suffrages. Le score n’est pas étranger à la division de la gauche, qui a présenté sept listes lors de ce scrutin. 

La dispersion des voix de gauche a profité à Guillaume Delbar (UMP-UDI), qui est arrivé en tête au premier tour avec 21,26% des suffrages. Par contre, le candidat UMP-UDI dispose de moins de réserves de voix que le maire sortant, puisque les listes de gauche et écologiste ont cumulé plus de 56% des voix.

Le candidat frontiste s’est placé en troisième position. Avec 19,31% des suffrages, Jean-Pierre Legrand a plus que doublé le score du FN à Roubaix aux élections municipales de 2008. Le maire socialiste sortant a affirmé sa volonté de combattre le parti de Marine Le Pen au second tour, qualifiant “le score du Front national” de “douleur”. 

Tendance de fond et contexte socio-économique

La forte abstention lors du premier tour de ces élections municipales n'est pas vraiment une surprise. La ville de Roubaix est familière des taux élevés en la matière : 60,46% d'abstention aux municipales de 2008 et 72% d'abstention aux cantonales de 2011 à Roubaix-Centre (moyenne nationale : 55,6%). 

Pourtant, le désintérêt pour la vie politique n'a pas toujours été la règle à Roubaix. Au début des années 1980, la ville présentait de hauts taux de participation électorale. Depuis, la ville est entrée dans une période de crise et n'a cessé de perdre des emplois. L'ancienne ville industrielle florissante est aujourd'hui la commune la plus pauvre de France avec près de 45% des habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté, estimé à 977 euros par mois.

"On peut constater une certaine similitude entre les courbes du chômage et celles de l'abstention", déclarait le maire socialiste Pierre Dubois à la veille des élections présidentielles de 2012. Le taux chômage s'élevait à 28,9% en 2010 (Insee). 

Pour lutter contre cette tendance, une vingtaine d’actions de terrain sont recensées. Parmi elles, les associations “Je pense donc je vote” et "Loisirs populaires" tentent de convaincre les Roubaisiens de se rendre aux urnes.

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