Municipales 2014 : la géographie du vote FN

Lors de la présidentielle 2012, le vote FN s'était homogénéisé sur le territoire, avec pour seules déconvenues les grandes métropoles.
La patronne du FN, Marine Le Pen, avait dépassé 20% dans 43 départements, avec ses trois meilleurs scores dans le Vaucluse (27%), l'Aisne (26,33%) et la Meuse (25,33%).

Si les meilleurs résultats du parti se trouvaient à l'est d'une ligne tracée entre le Pas-de-Calais et les Pyrénées-Orientales, le parti avait aussi progressé dans l'ouest de la France. Marine Le Pen était par ailleurs aussi en hausse dans les campagnes.

L'implantation locale

Mais le vote lors des élections locales, et singulièrement des élections municipales, n'est pas le même qu'à la présidentielle. Un élément joue un rôle crucial pour le FN : l'implantation locale. C'est le chantier majeur de Marine Le Pen, qui a dit vouloir faire élire "des maires, des adjoints et des centaines, des milliers de conseillers municipaux".

Sur la ligne de départ, le 23 mars prochain, le FN espère présenter 500 listes dans les villes de plus de 3.500 habitants, soit dans un peu plus d'une ville sur six, et pouvoir permettre à un électeur sur deux de voter FN. Dans certains départements, le FN monte beaucoup de listes et a de réelles chances d'emporter des mairies, comme dans le Pas-de-Calais (Hénin-Beaumont), le Vaucluse (Carpentras, Sorgues, l'Isle-sur-la-Sorgue), le Var (Fréjus, Brignoles, Cogolin), le Gard (St Gilles, Beaucaire) ou les Bouches-du-Rhône (Tarascon-sur-Rhône).

Les terres de mission

Mais si sa présence locale progresse sur le territoire, le FN a toujours des "terres de mission" relatives, et pas que dans l'Ouest.
"Là où la droite traditionnelle est historiquement bien implantée", le FN a du mal à s'ancrer ou à faire des scores aussi bons lors des scrutins locaux, explique à l'AFP Joël Gombin, doctorant et spécialiste du vote FN.

Par exemple, dans l'Est, "des Ardennes jusqu'au Jura en passant par la Lorraine et l'Alsace", et dans l'Ouest, "notamment l'Ouest intérieur", ses succès ne devraient pas s'y traduire "mécaniquement par la capacité pour le FN à monter des listes ou à remporter ces élections", d'après le chercheur.

Autre "paradoxe" handicapant pour le parti: "le FN obtient ses meilleurs scores dans de petites communes, or c'est là où c'est le plus dur pour lui de monter des listes". n effet, Marine Le Pen le note souvent elle-même, les maires sortants bénéficient d'une prime indéniable, et le degré de politisation partisane des listes est très faible. Des candidats FN peuvent s'y présenter et y être élus, mais sans forcément faire valoir leur étiquette frontiste.