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Les expulsions de Roms deux fois plus importantes en 2013 qu'en 2012

Avec 20.000 personnes expulsées, le nombre de Roms délogés de leurs campements en 2013 a doublé, par rapport à l'année précédente.

Un campement rom à Ris-Orangis (Essonne) le 15 février 2013.
Crédit : AFP / MEHDI FEDOUACH
La rédaction numérique de RTL & AFP
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En 2013, le nombre de Roms expulsés de leurs camps a été doublé par rapport à l'année précédente, avec un chiffre record de 165 campements évacués sur les 400 recensés en France. Quelque 19.380 personnes ont été délogées contre 9.404 en 2012 (97 camps) et 8.455 en 2011, selon un rapport présenté ce mardi 14 janvier par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et l'European Roma Rights Center (ERRC).

Moins de 17.000 Roms, principalement originaires de Roumanie ou de Bulgarie, vivent dans des campements illicites, selon des statistiques officielles. Le nombre d'expulsions est supérieur car certaines personnes ont été déplacées à plusieurs reprises au cours de l'année.

Une "politique de rejet" dénoncée


"Ces évacuations forcées sont l'expression d'une politique de rejet" des Roms, qui a "empiré" sous la gauche, déplorent les auteurs du rapport. "Les autorités ne souhaitent qu'une seule chose : leur retour dans leur pays d'origine." Mais, soulignent-ils, cette politique est "injustifiable, coûteuse et inutile puisque (...) les Roms vivent toujours en France dans un bidonville qu'ils ont reconstruit un peu plus loin". Parfois, les familles se réinstallent même sur un site démantelé, a souligné à l'AFP l'un des auteurs de l'étude, Philippe Goossens, en citant l'exemple d'un camp près de la Porte de la Chapelle, dans le nord de Paris. "Je ne comprends pas ce que veut le gouvernement, a confié Philippe Goossens. Ça ne sert strictement à rien, tout le monde l'admet et pourtant Manuel Valls continue d'ordonner aux préfets d'évacuer à tour de bras".

Alors que les expulsions ralentissaient d'ordinaire à l'approche de la période hivernale, elles se sont maintenues au dernier trimestre 2013 avec 5.408 personnes expulsées, selon ce décompte réalisé en recoupant les témoignages d'associations et les articles de presse.

Les décisions de Manuel Valls décriées

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Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a toujours défendu les démantèlements de campements roms, au motif que, selon lui, "les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie". En septembre, il avait également mis en doute la volonté des Roms de s'intégrer, ce qui avait provoqué une violente crise au sein du gouvernement. Pour ramener le calme, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait assuré que la politique de son équipe était définie dans une circulaire interministérielle d'août 2012. Cette circulaire oblige les autorités à "accompagner" les démantèlements, en réalisant un "diagnostic social" des populations avant chaque évacuation et en leur proposant des solutions de relogement. Mais, sur les 165 évacuations réalisées en 2013, seules 74 ont été accompagnées de solution partielle de relogement, selon le rapport de la LDH et du ERRC.

Les propositions de relogement sont "le plus souvent temporaires (deux à trois jours) dans des hébergements d'urgence", "généralement éparpillées et éloignées des lieux de scolarisations des enfants", et "il arrive fréquemment que les autorités envisagent de séparer les familles en proposant des solutions (...) uniquement aux mères et aux plus jeunes enfants", selon le document.

Le champ libre laissé aux extrémismes


Le préfet Alain Régnier, responsable de la mise en application de la circulaire du 26 août 2012, n'a "ni autorité, ni moyens, ni les ressources humaines ou budgétaires pour mener à bien sa mission", jugent ses auteurs. Pour eux, la politique du gouvernement "laisse la voie libre à l'expression des extrémismes", ce qui se traduit par une multiplication des pétitions anti-Roms ou des déclarations à l'emporte-pièce.

Parmi les propos ayant fait polémique en 2013, rappellent-ils, le maire de Croix (Nord) s'était dit prêt à soutenir tout administré en cas d'acte "irréparable" contre un Rom, et le maire de Roquebrune-sur-Argens (Var) avait regretté qu'on "ait appelé trop tôt les secours" lors d'un incendie dans un camp rom.

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