Thierry Solère toujours retenu à Nanterre. Gardé à vue dans les locaux de la police judiciaire mardi 17 juillet au matin, le député La République en marche (REM) des Hauts-de-Seine voit cette garde à vue prolongée. Thierry Solère est visé depuis 2016 par une enquête à Nanterre pour, entre autres, fraude fiscale et trafic d'influence.
L'immunité parlementaire du député avait été levée mercredi 11 juillet. Lui-même avait relayé cette demande de levée d'immunité pour pouvoir "être entendu" dans une affaire où il nie toute infraction.
À la suite d'une plainte de Bercy, le parquet de Nanterre avait ouvert en septembre 2016 une enquête pour "fraude fiscale". L'enquête concerne aussi des soupçons de "trafic d'influence, corruption, abus de biens sociaux, financement illicite de dépenses électorales et manquement aux obligations déclaratives auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)".
Sollicité par l'AFP, l'avocat du député, maître Pierre-Olivier Sur, n'a pas souhaité s'exprimer mardi 17 juillet. Thierry Solère est soupçonné notamment de fraude fiscale sur la période 2010-2013, alors qu'il était élu au conseil régional d’Île-de-France et travaillait en parallèle comme conseiller dans le privé, avait révélé Le Canard enchaîné à l'été 2017.
Le parlementaire avait répliqué à l'époque avoir fait l'objet d'un "contrôle classique", et n'avoir commis "aucun délit fiscal". Au-delà, il est aussi soupçonné de s'être servi de sa position pour "aider ses sociétés clientes à obtenir des contrats publics", selon un article du Monde publié récemment, citant un document du parquet.
L'embauche de l'épouse d'un ex-dirigeant d'une société cliente en tant qu'assistante parlementaire pose en outre question aux enquêteurs, ainsi que des transactions avec un promoteur immobilier qui pourraient constituer un "enrichissement occulte", selon Le Monde. Le député conteste vigoureusement toute irrégularité sur cet emploi et ces transactions, selon son entourage.
En marge de cette affaire, l'ex-garde des Sceaux socialiste Jean-Jacques Urvoas, soupçonné d'avoir transmis à Thierry Solère des éléments sur l'enquête, a été mis en examen en juin par la Cour de justice de la République pour "violation du secret professionnel".
Après avoir présidé le Comité d'organisation de la primaire de la droite, Thierry Solère a lâché en pleine campagne présidentielle François Fillon, comme Bruno Le Maire et ses proches Édouard Philippe et Gérald Darmanin, tous membres du gouvernement d'Emmanuel Macron aujourd'hui. Exclu des Républicains, un temps membre des Constructifs (devenus Agir), il a rejoint La République en Marche.
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