Éric Zemmour : "On a inventé la non-campagne municipale"
CHRONIQUE - La campagne du premier tour des élections municipales prend fin ce vendredi 21 mars. Si le scrutin intéresse beaucoup les Français, on est frappé par la vacuité de cette campagne.
"Dans Alice au Pays des Merveilles, on célébrait des non-anniversaires avec des non-gâteaux et des non-cadeaux. À ces élections municipales, on a inventé la non-campagne avec des non-polémiques et des non-débats", note Éric Zemmour. Certes les candidats existent, mais ils sont loin de la réalité. "De campagne nationale, point !"
Une première dans la vie politique française, explique notre chroniqueur, qui rappelle que c'est lors des municipales de 1947 que le Général de Gaulle lança avec succès son RPF, et que c'est lors de la vague rose aux même scrutin de 1977 que François Mitterrand assura sa victoire à la présidentielle de 1981.
Si la gauche n'a aucun intérêt à nationaliser la campagne, la droite se devait de le faire, analyse Éric Zemmour. "Les Copé, Fillon et compagnie n'ont pas été maladroits, ils ont été insignifiants et n'ont parlé que d'eux", poursuit-il. Une pique qui vaut aussi pour le Front national, pourtant doté d'un programme alternatif, national-colbertiste.
Pourtant, ces municipales seront décisives pour les sénatoriales de septembre. "Mais tout le monde s'en moque", regrette Éric Zemmour, pour qui les européennes risquent de subir le même sort, "comme si le cirque démocratique avait usé tous ses charmes". À moins que la campagne ne commence vraiment au soir du premier tour !
