Eric Raoult, le maire UMP du Raincy a invoqué un jeu de "séduction" avec la jeune femme qui l'accuse de harcèlement sexuel et dit avoir reçu de lui plusieurs milliers de SMS. "C'est une manœuvre, cette affaire qui date d'il y a deux ans sort à quelques jours des municipales. Je ne l'ai pas harcelée ou courtisée, mais je reconnais qu'il y avait une sorte de séduction", a déclaré l'ancien ministre ce vendredi 21 mars, lors d'une conférence de presse dans sa mairie.
Photographies et copies d'échanges de SMS à l'appui, le candidat à sa propre succession dans cette ville cossue de Seine-Saint-Denis a dressé un portrait peu amène de l'ancienne responsable du Centre communal d'action sociale (CCAS) de la ville, qui a porté plainte à son encontre en juillet 2012.
Agnès D., 33 ans, a fait constater par huissier quelque 150 pages d'échanges avec le maire. Selon son avocate, près de 7.000 SMS d'Eric Raoult, sur une quinzaine de milliers de textos échangés en tout, ont été consignés.
Le
maire, qui reconnaît des envois de SMS mais qui affirme en avoir reçu
des "suggestifs", a fait valoir qu'il était hospitalisé pour une attaque
cérébrale lorsque les échanges avaient commencé. Il a par
ailleurs présenté à la presse des photographies très dénudées de Mme D.,
certaines qu'il dit avoir reçues sur son téléphone portable, d'autres
retrouvées sur l'ordinateur du CCAS qu'elle utilisait.
"J'étais souffrant, séparé de ma femme et elle montrait qu'elle voulait que j'aille mieux. Elle a une plastique agréable, cela a sans doute fait remonter ma libido", a-t-il poursuivi, jurant "qu'il ne s'était jamais rien passé".
Tournage d'une émission de téléréalité alors qu'elle était en poste, seconde activité de gogo danseuse dans des discothèques de la région parisienne et plainte de la ville pour un trou de 860 euros dans les caisses du service social : le maire s'est évertué à démontrer qu'elle n'était pas une "blanche colombe".
Se disant "confiant juridiquement sur cette affaire" mais "moins sur l'issue du scrutin", Eric Raoult
a proposé de mettre à la disposition du parquet de Bobigny, où une
enquête préliminaire a été ouverte pour harcèlement moral et sexuel, ses
deux téléphones portables, ainsi que le disque dur de l'ordinateur de
bureau de son ancienne collaboratrice.
Selon l'avocate d'Agnès D., actuellement en arrêt maladie, cette dernière a commencé à faire l'objet de mesures disciplinaires après un voyage professionnel au Maroc, en mars 2012, où elle aurait refusé des avances du maire.
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