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Édouard Philippe, un inconnu devenu "chef d'orchestre" de la Macronie

Un an après l'élection présidentielle, le premier ministre Édouard Philippe suit la cadence d'Emmanuel Macron, "le compositeur".

Édouard Philippe, le 9 avril 2018
Crédit : Francois Mori/AP/SIPA
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Il semblerait qu'il ait trouvé sa place. Issu de la droite juppéiste, Édouard Philippe est devenu en un an le garant et l'exécutant des promesses d'une campagne qu'il n'a paradoxalement pas faite. Nommé Premier ministre le 15 mai 2017, l'ancien député et maire du Havre, à qui l'étiquette Les Républicains collait à la peau, est devenu le dépositaire "des transformations" macroniennes.

De son rencontre avec Emmanuel Macron "trois fois avant le premier tour" à son accession surprise à Matignon, le Premier ministre est souvent revenu sur les circonstances rocambolesques qui ont abouti à sa nomination. Lors de sa première entrevue le 24 avril au QG d'En Marche!, Édouard Philippe arrive allongé sur la banquette arrière d'une voiture, caché sous des couvertures pour échapper aux journalistes.

Dans les décombres d'un paysage politique atomisé, le Premier ministre incarne la main tendue à la droite modérée. À la tête d'un gouvernement hétéroclite et peu expérimenté, il devient le symbole du dépassement des anciens clivages, comme l'annonçait Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle. Celui qui "assume tout" ce qu'il met en œuvre depuis un an, souligne volontiers que les idées défendues par son mentor Alain Juppé et celles d'Emmanuel Macron sont "très proches". Au risque d'alimenter les critiques de dérives droitières du gouvernement.

S'imposer face à une présidence "jupitérienne"

Réforme du code du travail, Notre-Dame-des-Landes, grève à la SNCF... Sur les dossiers emblématiques, la méthode "Édouard Philippe" consiste à "concerter" à l'envi. Ses détracteurs, notamment parmi les syndicats, dénoncent eux une écoute de façade, masquant des décisions déjà tranchées à Matignon... voire à l’Élysée. Souffrant d'un déficit de notoriété, Édouard Philippe navigue dans un espace politique restreint, au côté d'une présidence "jupitérienne".

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Pour l'heure, seule une mesure porte réellement sa patte : la réduction de la vitesse à 80 km/h sur certaines routes. Réforme impopulaire,  elle a permis à la droite de renforcer les accusations de déconnexion du pouvoir avec les territoires. Un faux-pas qu'Édouard Philippe tente de réparer en délocalisant trois jours Matignon dans le Lot puis le Cher.

Une bonne entente affichée

Depuis sa nomination, Édouard Philippe revendique une lecture sage de la répartition des tâches entre Élysée et Matignon, se comparant souvent à "un chef d'orchestre" chargé de faire "jouer ensemble" ses ministres. "Je ne me prends pas pour le compositeur, ni pour le premier soliste, et pas davantage pour le percussionniste au fond de la salle", avait-il détaillé au Journal du Dimanche.

Une bonne entente qui ne passe pas inaperçue. Entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe, "c'est très fluide", vante un de ses proches à l'AFP. "Et le président est très respectueux du rôle du Premier ministre. Il y a eu des tentatives de certains de passer par-dessus le Premier ministre, d'avoir des contre-arbitrages, mais le président a coupé court", ajoute-t-il.

Entouré à Matignon d'une garde rapprochée juppéiste, Édouard Philippe a consacré la première année du quinquennat au lancement de réformes tous azimuts. Pris dans le flot, il  confie en privé qu'il aimerait pouvoir accélérer le rythme, malgré quelques couacs.

"Une rock star"

Le Premier ministre peut s'appuyer sur une large majorité à l'Assemblée, qu'il tente de soigner en se rendant régulièrement aux réunions de groupe, ou en confiant missions et rapports. Jusqu'à être accueilli par les députés de la majorité "presque comme une rock star", selon Marie Guévenoux.

Ni encarté LR ni LREM, il entretient cette incongruité d'être un Premier ministre sans appareil. Et ce en dépit d'une proximité affichée, et nouvelle, avec le patron du parti présidentiel Christophe Castaner. "Il est très populaire parmi les marcheurs. Il n'y a aucune carte en plastique qui améliorerait ça", affirme son entourage.

Ce père de trois enfants, amateur de boxe qu'il pratique encore et romancier à ses heures perdues, avait évoqué avec humour la "peur panique" qui l'avait saisi à l'idée de s'installer à Matignon. Un an plus tard, il ne voit pas "comment on peut se plaindre d'exercer de telles responsabilités", relève un proche.

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