Trois ans après l'affaire du Sofitel de New York et l'arrestation de son ex-mari, Anne Sinclair a pour la première fois raconté, dans une interview télévisée à France 2, comment elle a vécu l'accusation de viol contre Dominique Strauss-Kahn.
La journaliste de 65 ans était interviewée dans l'émission "Un jour, un destin" mardi 22 avril. Elle est revenue sur le scandale qui a fait tomber l'ancien directeur du Fonds monétaire international, alors favori pour représenter le Parti socialiste à l'élection présidentielle française.
En mai 2011, DSK avait été accusé d'avoir violé une femme de chambre, Nafissatou Diallo, dans sa suite de l'hôtel Sofitel à New York. Quatre jours plus tard, le 18 mai 2011, DSK démissionnait. Il a ensuite été poursuivi pour proxénétisme dans l'affaire du Carlton de Lille.
Je n'y ai pas cru, je ne le crois pas et je sais que ce n'est pas le cas.
Anne Sinclair
Comme elle l'a toujours fait, la directrice éditoriale du Huffington Post français s'oppose à l'accusation de viol : "Je n'y ai pas cru, je ne le crois pas et je sais que ce n'est pas le cas". Quand il est arrêté, "c'est tomber du haut de l'Olympe pour se retrouver dans un cul de basse-fosse, c'est un destin incroyable", se rappelle-t-elle.
Elle est restée aux côtés de son ex-mari tout au long de cette affaire, qui a été définitivement close fin 2012 par un accord financier confidentiel entre l'ancien ministre socialiste et l'employée du Sofitel. Anne Sinclair s'est séparée de DSK au printemps 2012.
"Cette affaire était gigantesque. De temps en temps, je me dis: Est-ce qu'elle a vraiment existé, cette histoire ? Est-ce que je l'ai vraiment vécue ou est-ce que ça a été un moment de cauchemar ? Voir l'homme avec qui l'on vit avoir des fers aux pieds dans sa prison (...), ensuite on était enfermés dans une résidence avec deux cents journalistes qui nous traquaient", confie encore Anne Sinclair.
"Tout a été violent, y compris les réactions de la presse. Il y a eu 150.000 Une de journaux dans le monde sur le sujet. Il y a beaucoup de journalistes qui m'ont étonnée par leur impudeur, leur façon de se délecter de commentaires psychologiques, de détails scabreux".
"Le comportement que Dominique a pu avoir alors qu'il était à la veille d'une élection, je pense que c'était infantile, pas à la hauteur ni de l'homme que je croyais qu'il était ni du destin qu'il ambitionnait", poursuit-elle.
Interrogée sur l'éventualité d'un "complot", elle conclut : "il n'y a pas eu de complot, je pense qu'il y a eu une volonté d'amplifier beaucoup les choses auprès des autorités new-yorkaises. Je pense que les autorités françaises n'ont pas été totalement neutres mais je ne veux pas rentrer là-dedans".
On ne quitte pas un homme quand il est à terre.
Anne Sainclair
Elle dit ne pas avoir rencontré alors Nicolas Sarkozy et n'avoir "rien à lui dire". "Je n'ai rien à reprocher à personne. Je garde mes reproches pour moi". "Je pense que c'est une affaire qui est tombée, que Nicolas Sarkozy a cru comme du pain béni et qu'à ce moment là il en a profité, c'était le jeu politique".
"Ce que j'ai accepté au su de tout le monde c'était de me battre aux côtés d'un homme injustement accusé". "On ne quitte pas un homme quand il est à terre", ajoute-t-elle.
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