Un manque de clarté. C'est ce que dénonce Alain Juppé, au lendemain de la nomination de Manuel Valls à Matignon et du discours de François Hollande. "Le sentiment que j'ai retiré de ce discours est un sentiment de grande confusion", affirme-t-il.
S'il considère que le pacte de responsabilité "va dans la bonne direction", l'ancien premier ministre regrette de ne pas savoir dans le détail ce qu'il doit contenir. "On ne connaît pas le détail des baisses de charges, on n'a aucune lumière sur ce qui va être fait pour les 50 milliards d'économies, dénonce-t-il. Le pacte de solidarité qui vient se greffer n'est pas financé non plus. Il ne faut pas s'étonner que Bruxelles nous tape sur les doigts".
Alors qu'il craint que Manuel Valls ne démarre son mandat "dans un véritable piège", Alain Juppé considère qu'il ne faut pas demander de délai supplémentaire à Bruxelles pour la réduction de nos déficits. "Ce serait la troisième fois, commente-t-il. C'est un nouveau signe de laxisme et de dérive".
Selon lui, "la croissance ne repart pas autant que ce que suggère François Hollande (...) L'aliment de la croissance, c'est la confiance. Et les acteurs économiques n'ont pas confiance. Les confusions du Président ne facilitent pas ce retour de la confiance". Et de conclure : "On ne peut rétablir l'équilibre que si l'on retrouve une croissance de 2%".
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