Emmanuel Macron devrait vivre un défilé du 14 Juillet plus serein que le précédent. En effet, le chef de l'État pourra profiter de l'euphorie populaire qui envahie le pays avec la qualification des Bleus pour la finale de la Coupe du Monde qui se déroule le lendemain à Moscou.
Un an auparavant, le climat était tout autre pour le président de la République. Le défilé fut l'une des étapes de la guerre ouverte contre le chef de l'État-major Pierre de Villiers. Cela a été l'un des feuilletons politiques de l'été 2017.
Pour ce défilé du 14 juillet 2018, le thème est la "Fraternité d'armes sous l'uniforme : l'engagement d'une vie". Plus de 4.000 militaires défileront, 220 véhicules et 250 chevaux, 64 avions et 30 hélicoptères remonteront l'avenue des Champs-Élysées. L'année dernière, les États-Unis étaient à l'honneur, avec l'invitation de Donald et Melania Trump à Paris. Cette année, ce sont le Japon et Singapour qui marqueront ce 14 juillet.
Les emblèmes des deux pays asiatiques ouvriront le défilé aux côtés de celui de la France, escortés par sept soldats de chaque nationalité. Convié par Emmanuel Macron à assister aux festivités, le Premier japonais Shinzo Abe a dû annuler pour cause de graves inondations dans son pays. Il sera remplacé par le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Kono. Le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong sera également dans la tribune présidentielle.
Depuis 20 ans, des pilotes de chasse singapouriens sont formés sur la base française de Cazaux en Gironde Gironde). Plus de 180 d'entre eux y ont été brevetés. L'année 2018 marque parallèlement le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon.
Dixième Français à être allé dans l'espace, l'astronaute Thomas Pesquet aura le privilège de voler au-dessus du public à bord d'un Rafale. L'ancien pilote d'Air France et ex-pensionnaire de la Station spatiale internationale est membre de la réserve citoyenne de l'armée de l'Air.
Sans rancune après la défaite de leur équipe mardi face aux Bleus en demi-finale de la Coupe du monde de football, des soldats belges du bataillon de chasseurs ardennais descendront l'avenue des Champs-Élysées à bord de blindés Piranha, aux côtés des Français du 152e régiment d'infanterie de Colmar, surnommés...les Diables Rouges, tout comme les joueurs de l'équipe nationale belge.
Les neuf Alphajet de la Patrouille de France voleront avec à leur bord trois blessés de guerre issus des Forces spéciales françaises - un marin, un aviateur et un soldat de l'armée de Terre. Une initiative qui fait écho au thème du défilé cette année : "Fraternité d'armes sous l'uniforme : l'engagement d'une vie".
Le premier régiment de spahis, qui a perdu en février deux de ses hommes au Mali dans l'explosion d'une mine artisanale, sera par ailleurs présent dans le cortège à pied, mené par leur chef de corps, lui-même blessé au cours du tragique épisode.
Gendarmes, soldats, marins, aviateurs, sapeurs-pompiers, policiers : l'édition 2018 du 14 Juillet mettra à l'honneur les forces de tous bords envoyées au secours des populations locales après le passage dévastateur en septembre dernier des ouragans Irma et Maria dans les Antilles françaises.
Parmi eux défileront des jeunes du service militaire adapté (SMA) de Guadeloupe, Guyane et Martinique. Ce système d'insertion professionnelle avec un encadrement militaire est destiné à des jeunes d'Outre-mer en décrochage scolaire, chômeurs ou en risque de désocialisation.
L'une des quatre premières femmes officiers à avoir servi à bord d'un sous-marin nucléaire français défilera au côté de son équipage. La capitaine de corvette Karen, 41 ans, ingénieure atomicienne, était chef du service réacteur pendant la dernière patrouille du sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) Le Vigilant. Elle et ses trois consœurs sont des pionnières : la Marine française vient seulement d'ouvrir au personnel féminin cette filière très fermée. 2018 marque la 500e patrouille de la force océanique de la dissuasion française depuis ses débuts, en 1972.