Ce drame symbolise le problème de la qualité des soins de proximité dans les petits hôpitaux. Le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe, dans le Nord, a condamné mercredi un médecin de l'hôpital de Fourmies à 5 mois de prison avec sursis et 8.000 euros d'amende pour la mort d'une jeune homme victime d'une tumeur au cerveau en 2006. Le médecin ne l'avait pas décelée. Mais derrière ce geste médical inapproprié, c'est toute l'équipe qui a été mise en cause.
Avec des médecins qui se concertent peu, l'absence de suivi quotidien entre les différentes spécialités et des vacataires qui viennent quelques heures par semaine, le tableau est accablant pour le petit établissement de Fourmies. Parmi les 4 prévenus, un urgentiste polonais avait besoin d'une traductrice au tribunal. De quoi s'interroger sur sa compréhension des problèmes des patients.
Faute de neurologues présents, c'est un cardiologue qui a prescrit une ponction lombaire le dimanche 9 juillet 2006. Grégory est mort quelques heures plus tard, victime d'un enchaînement de circonstances. Le premier scanner n'avait pourtant rien montré d'anormal dans le cerveau du jeune homme.
Le radiologue n'a pas été condamné car, pour les experts, la tumeur n'était pas forcément visible ce jour-là. Seul le cardiologue l'a été, faute d'avoir demandé un nouveau scanner ou une IRM de pratiquer la ponction lombaire. Un geste fatal et une "faute caractérisée" a conclu la Justice.
Mais l'avocat de la famille de Grégory n'accable pas ce spécialiste. Pour Maître Emmanuel Riglaire, c'est tout un système qui a failli. Tout particulièrement le directeur de l'hôpital. "Nous sommes dans un hôpital qui était extrêmement mal organisé, avec des cardiologues qui étaient en charge des problèmes de chirurgie, des gens qui ne sont pas forcément au niveau localement. Si le directeur avait organisé convenablement les échanges entre les professionnels, ce garçon ne serait jamais décédé. Se contenter d'une seule image est encore plus grave", lâche-t-il.
Joint ce jeudi 23 janvier, l'avocat du médecin condamné partage cette analyse. Il va faire appel de ce jugement et pose une question essentielle : faut-il supprimer les petits hôpitaux de proximité quitte à faire 1 heure de route pour rejoindre une grande structure ?
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