Non-assistance à personne alcoolisée ? La mère d'un étudiant noyé porte plainte
Ce couple avait croisé son fils ivre tard une nuit de mars 2012. Au lieu de lui venir en aide, ils l'auraient "filmé avec un smartphone". La mère porte plainte contre eux, pour non-assistance à personne en danger.
"Je ne demande pas de sanction, mais qu'ils soient mis face à leurs responsabilités, quelque chose d'exemplaire", demande la mère d'un étudiant bordelais, retrouvé noyé en mars 2012 dans la Garonne, qui a initié une plainte contre un jeune couple qui avait croisé son fils ivre tard dans la nuit. Le couple avait vu le jeune homme "très alcoolisé, presque comateux, en danger". Mais "au lieu de lui venir en aide, (ils) se sont ri de lui, l'ont filmé avec un smartphone, l'ont laissé repartir", déplore Sylvie Zecca, qui depuis milite pour l'assistance aux jeunes sur-alcoolisés.
Elle souhaite faire "un exemple" en la matière. Elle a mandaté fin 2013 son avocat pour déposer une plainte avec constitution de partie civile pour non-assistance à personne en danger, confirmant une information de VSD. En 2012, Sylvie Zecca a créé une association, Jeunesse volée, qui revendique
170 adhérents, dont des parents ayant vécu un drame similaire. Elle déplore qu'ils soient perçus "comme des coupables, non des personnes vulnérables".
Thèse accidentelle ou homicide volontaire ?
Vincent Zecca, étudiant de 19 ans originaire de Corrèze, avait disparu début mars 2012 au terme d'une nuit alcoolisée à Bordeaux. Son corps avait été repêché trois semaines plus tard. Sa famille avait porté plainte pour homicide volontaire, mais la police avait dit pencher pour la thèse accidentelle.
Dans sept noyades de jeunes survenues depuis juillet 2011 à Bordeaux après des soirées très alcoolisées, la thèse d'une chute accidentelle dans la Garonne a été privilégiée. Sylvie Zecca, ancienne officière de police judiciaire, ne croit pas à l'accident concernant Vincent, et reste persuadée que son fils, dont la carte bleue a été volée le même soir, a fait plusieurs "mauvaises rencontres" cette nuit-là, dont une lui aurait été fatale.
Brigade fluviale
La série de noyades de 2011-2012 avait entraîné la mise en place d'un dispositif mi-préventif mi-répressif, avec déploiement de caméras de vidéo-surveillance sur les quais de Garonne prisés des noctambules, création d'une brigade fluviale, et interdiction de vente d'alcool à emporter le soir.
