Après quatre mois de grève, les sages-femmes redescendent dans la rue pour demander au gouvernement de "prendre ses responsabilités" pour revaloriser le métier, ce mercredi 19 février à Paris. Pour la troisième fois depuis le début du mouvement, les sages-femmes parcourront les trois kilomètres qui séparent la place Denfert-Rochereau (14e) du ministère de la Santé (7e).
Au même moment se tiendra la huitième réunion du groupe de travail sur le statut des sages-femmes à l'hôpital, mis en place par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et animé par le magistrat honoraire de la Cour des comptes Édouard Couty. Les participants espèrent qu'il s'agira de la dernière réunion sur ce dossier, qui a provoqué crispations et invectives ces dernières semaines.
Le collectif d'organisations à l'origine de la grève demande notamment que les sages-femmes
hospitalières puissent sortir de la fonction publique et obtenir un
statut sur le modèle des médecins (praticien hospitalier, PH). De
leur côté, les syndicats de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, SUD, Unsa),
réunis en intersyndicale, sont hostiles à cette hypothèse, synonyme
selon eux de précarité. Pour couronner le tout, les
intersyndicales de praticiens hospitaliers y sont également opposées,
mais pas pour les mêmes raisons.
D'après ces praticiens, l'émancipation des sages-femmes, corolaire du statut PH, va déstructurer les salles d'accouchement et mettre en danger les femmes et les bébés.
"On prend des coups", constate Caroline Raquin, présidente du syndicat de sages-femmes ONSSF et membre du collectif. Elle a l'impression de "se battre" contre les intersyndicales, alliées de circonstance du ministère, et juge "méprisante" l'attitude de Marisol Touraine. Après "quatre mois de grève et une troisième manifestation, elle devrait nous répondre, nous recevoir", estime-t-elle.
Le
mouvement reste peu visible hormis les brassards et banderoles "en
grève" dans les maternités, car les grévistes sont assignées, donc
prennent en charge normalement les patientes. "On n'est pas 'bonnet rouge', on n'est pas taxi, on n'est pas des camionneurs qui
bloquons des routes et déversons notre chargement devant les ministères,
on est juste en train de faire notre travail (...) et c'est pour ça
qu'ils jouent sur le fait que ça va s'essouffler", pense Caroline Raquin.
Le collectif ne masque pas son exaspération. "Pendant quatre mois, nous avons accepté les réunions, tables rondes et concertations, mais aussi supporté les insultes de certains syndicats, les coups tordus, les atermoiements du ministère et l'ignorance de nos interlocuteurs", écrit-il dans un communiqué. "Comme nous le craignions, tout a été fait pour étouffer la voix des sages-femmes, faire traîner en longueur, épuiser le mouvement légitime de la profession", poursuit-il, avant d'appeler la ministre à prendre "ses responsabilités" et faire preuve de "vrai courage politique".
Interrogée à l'Assemblée nationale, Marisol Touraine a déclaré mardi qu'elle recevrait les conclusions du groupe du travail sur le statut "dans quelques jours". "A partir de là, je prendrai des décisions", a-t-elle affirmé. "A partir de là, aussi, s'engagera la discussion sur la revalorisation salariale des sages-femmes".
Syndicats
de fonctionnaires et collectif veulent un arbitrage rapide, de crainte
qu'un remaniement ministériel vienne tout remettre à zéro. Édouard Couty a confié à l'AFP espérer une décision "avant fin février". Le
calendrier initial prévoit que la concertation dure jusqu'à la fin du
mois de mars.
"On n'attendra pas fin mars", rétorque l'intersyndicale de la fonction publique, pressée de savoir si les sages-femmes resteront fonctionnaires, afin de commencer à négocier les hausses de salaire.
Les précédentes manifestations avaient rallié entre 4.000 et 6.000 personnes en novembre, et entre 2.000 et 4.000 en décembre. "On attend dans les 6.000 manifestants", assure Caroline Raquin.
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