Le Baclofène va-t-il bientôt être autorisé pour soigner
l'alcoolisme ? L'Agence de sécurité du médicament est sur le point de donner
son feu vert à ce décontractant musculaire prescrit depuis des années aux
patients. Il stoppe ou freine l'envie de boire.
Il reste cependant encore un obstacle à lever, celui de
la Commission Informatique et Liberté (CNIL). Le traitement des patients
nécessitera l'ouverture d'un fichier pour le suivi des patients. Cette
autorisation doit arriver ce jeudi 13 mars.
Le baclofène est un décontractant musculaire utilisé
depuis 40 ans. Mais de nombreux addictologues le détournent de son utilisation
et le prescrivent sans autorisation officielle à leurs patients alcooliques,
pour stopper leur envie de boire. Une vingtaine de patients et médecins ont signé une pétition demandant aux autorités de ne
pas traîner face à la dépendance alcoolique qui touche plus de 3 millions de
personnes.
Ce médicament, Renaud de Beaurepaire, chef du pôle psychiatrie à Villejuif, le prescrit à
ses patients alcooliques sans autorisation officielle depuis plus de 5 ans. Et
pour cet ardent défenseur du Baclofène, il y a urgence. "Il y a 130 morts par jour liés à l’alcoolisme et près de 50.000 personnes par an. On ne sait pas soigner l’alcoolisme. Les médicaments
sur le marché ne marchent pas alors que le Baclofène guérit cette maladie", explique-t-il.
Pour prouver son efficacité, deux essais cliniques sont en cours. Le docteur de Beaurepaire a publié sa propre étude portant sur 100 patients, suivis durant deux ans. Pour lui, les résultats sont concluants. "À deux ans, il y a plus de 60% des patients qui ne boivent plus ou boivent de façon modérer", détaille le médecin.
Mais la prescription du Baclofène est délicate. Lorsqu'il est mal dosé, il peut en effet provoquer des
effets indésirables importants. Le médicament peut provoquer "une fatigue, une confusion mentale et des états de
malaise qui font que les patients se sentent si mal qu’ils vont aux urgences.
Or cela ne devrait jamais arriver si le Baclofène est correctement prescrit".
Aujourd'hui, entre 100 et 150.000 patients seraient sous traitement.
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