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L'avenir des cabines téléphoniques dans l'incertitude

Avec l'essor du téléphone portable, l'intérêt des cabines téléphoniques est devenu moindre. Orange, qui les démonte progressivement, doit tout de même

Une cabine téléphonique à Paris, en octobre 2007.
Crédit : BERTRAND GUAY / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Au 1er janvier 2014, il restait 95.750 cabines téléphoniques en France. Alors que leur usage s'est effondré avec la généralisation du téléphone portable, Orange est en train de les démonter progressivement. Le groupe attend désormais de savoir ce qu'il doit faire des 40.050 cabines qui relèvent du service universel, le gouvernement devant décider de l'objectif des deux prochaines années.

Le parc actuel correspond à une cabine par ville de moins de 1.000 habitants et 2 au delà. Orange qui a été désigné comme prestataire pour une durée de deux ans, par arrêté ministériel du 14 février 2012.

L'Arcep, l'autorité de régulation des télécoms, a récemment suggéré dans un avis "qu'une réflexion ait lieu sur le périmètre de ce service", ainsi qu'une "modification technique concernant le calcul du coût de cette composante du service universel, dont le financement est assuré par les différents opérateurs". Orange indique en effet "qu'il va devoir procéder à d'importants investissements pour rénover ou entretenir ces cabines", assure l'Arcep.

Un coût de 11,6 millions d'euros en 2013


En 2013, ces publiphones ont coûté 11,6 millions d'euros sur les 30,7 millions que coûte le service universel (cabine, annuaires et tarifs sociaux dans le fixe...), et cette somme devrait atteindre 12,3 millions en 2014, selon les chiffres de l'Arcep.

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Or le volume annuel des communications, qui représentait 4,3 milliards de minutes en 1998, ne représentait plus en 2012 que 100 millions de minutes, soit, en moyenne, 3 minutes de communication par jour et par cabine. Et on comptait fin 2013 en France 76,7 millions de carte Sim, les cartes à puce utilisées dans les téléphones portables.

"Face à la décroissance d'usage et vu qu'Orange supporte des coûts pour exploiter les cabines téléphoniques, le groupe a pris la décision d'accélérer son plan de dépose" sur les 55.700 cabines hors service universel sur voie publique, explique la directrice de la publiphonie chez l'opérateur, Lorraine Lépine. "L'objectif c'est qu'au 31 décembre 2016, il n'y ait plus de cabines téléphoniques en France sauf celles du service universel pour lesquelles nous ne savons pas encore comment vont évoluer ces obligations dans les deux ans à venir", ajoute-t-elle.

Un parc jugé "disproportionné"


La balle est donc dans le camp du gouvernement, alors que chez Orange on "juge inopportune une reconduction du service universel, compte tenu des investissements qui seraient nécessaires". "On a un parc qui est obsolète et totalement disproportionné par rapport aux usages qu'on constate aujourd'hui", insiste Lorraine Lépine.

La cause est entendue et il est pourtant peu probable que le gouvernement prenne des mesures drastiques dès cette année pour arrêter ce service, mais plutôt qu'il s'oriente vers une décroissance progressive. L'Association française des utilisateurs de télécommunications (Afutt) a elle estimé "opportune" une réflexion sur les cabines téléphoniques, dans un communiqué, mais pense "qu'elle doit s'accompagner d'un examen plus large sur la réalité des besoins et des objectifs aujourd'hui de la publiphonie et, plus largement, du service universel". Par exemple, "que peut encore signifier en 2014 un service universel dont l'obligation ne couvre pas l'accès à l'internet ?", se demande l'Afutt.

Emmaüs suggère d'utiliser les fonds pour la téléphonie mobile


Pour Jean Deydier, directeur d'Emmaüs connect, association qui œuvre pour que le numérique ne devienne pas un nouveau facteur d'exclusion, l'enjeu est également de profiter de ce débat pour "revisiter le dispositif du service universel et y intégrer la problématique des gens" qui sont en dessous du seuil de pauvreté. Si 80% des bénéficiaires de l'association ont un téléphone portable, il en reste 20% qui n'y ont pas accès, la plupart parce qu'ils ne sont pas bancarisés, explique-t-il.

"Quand bien même les cabines téléphoniques peuvent dépanner, notre sujet c'est l'équipement en téléphonie mobile" de tous, et surtout que les sommes dépensées pour gérer les cabines téléphoniques se transforment en "contribution directe aux personnes les plus exclues", assure Jean Deydier.

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