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Vigile noyé à Bobigny : jour de verdict

L'avocate générale a requis entre douze et cinq ans de prison pour les quatre accusés.

le quartier Pablo Picasso à Bobigny, le 3 décembre 2012 (Illustration).

Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP

La rédaction numérique de RTL & AFP

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La justice se prononce ce jeudi 26 mars sur la mort par noyade de Saïd Bourarach et sur le sort des quatre accusés qui avaient poursuivi ce vigile marocain le long du canal de l'Ourcq, en Seine-Saint-Denis, après une altercation pour un pot de peinture.

L'avocate générale a requis mercredi cinq ans d'emprisonnement pour l'un d'eux, six ans pour deux autres, dont l'un ne s'est pas présenté, et douze ans à l'encontre de Dan Lampel, à l'origine de la dispute.

Au cours des huit jours d'audience, la cour d'assises de Seine-Saint-Denis a étudié en profondeur cette soirée du 30 mars 2010, lorsque ce vigile d'un magasin de bricolage à Bobigny a trouvé la mort. Pris à partie par un client qui voulait acheter un pot de peinture alors que le magasin allait fermer, Saïd Bourarach avait ensuite été agressé par cet homme, armé d'une manivelle de cric, ainsi que son frère, un cousin et un ami appelés en renfort. Il avait riposté avec sa bombe lacrymogène.

Circonstance aggravante

Les accusés, de confession juive, sont poursuivis pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec usage ou menace d'une arme". La circonstance aggravante de violences commises en réunion ayant été retenue, ils encourent une peine de 20 ans de réclusion.

La mine grave, ces hommes âgés aujourd'hui de 24 à 30 ans ont semblé immatures. Minimisant les faits, se contredisant, niant avoir porté des coups, hormis un coup de poing reconnu par le principal accusé, tous ont soutenu que le vigile avait sauté dans l'eau et qu'il nageait vers l'autre rive quand ils ont quitté les lieux.

"Affaire ridicule"

Qualifiant ce dossier d'"affaire ridicule", d'"accident tragique" ou de "petit incident", ils ont plusieurs fois été repris par la présidente Xavière Simeoni qui leur a fait remarquer que "la mort d'un homme n'est pas un incident, ni petit, ni gros" et que "c'est une tragédie quand un homme meurt en faisant son travail".

Cette agression, qui avait suscité l'émotion notamment dans la communauté musulmane, avait été abondamment commentée à l'époque, certains arguant de son "caractère raciste" et se rassemblant pour demander "justice pour Saïd".

Son sort a été plusieurs fois évoqué par Dieudonné, qui a fait une brève apparition lors du procès. Mais l'enquête n'a pas déterminé de caractère racial à l'altercation, retenant le motif "futile" du pot de peinture.

Le mobile raciste n'a pas été retenu

"Si la victime n'était pas musulmane, si les accusés n'étaient pas juifs, cela aurait pu rester un tragique fait divers et ne pas attirer l'attention médiatique. Mais ce dossier n'est pas celui du racisme ou de l'antisémitisme, nous n'en avons que le fantasme", a insisté la représentante du ministère public.

"On ne reproche pas aux accusés un mobile raciste, on ne leur reproche pas non plus d'avoir voulu la mort de ce vigile, on leur reproche des violences physiques et psychologiques qui ont causé cette mort", a poursuivi Anne Haller.

À regarder

Quatre homme sont jugés pour la mort du vigile.

00:01:25

La cour doit également choisir entre deux hypothèses: celle de l'accusation et des parties civiles, qui ont martelé que le corps de la victime portait des coups non expliqués et qu'ils avaient été portés à l'abri de témoins, et celle de la défense, qui a repris chaque minute de l'altercation pour démontrer qu'il n'y avait pas "un temps mort".

Dans une tristesse infinie, la veuve de Saïd Bourarach a dit attendre la "justice" pour pouvoir enfin faire son deuil d'un homme "au grand cœur", "tolérant". Dans une volonté d'apaisement face aux accusés, elle a demandé que leur fils puisse grandir "dans la paix", "sans la haine de ceux qui ont tué son père".

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