Une adolescente de 16 ans, qui avait fait tomber sous un train du RER D une autre jeune fille, amputée par la suite des deux jambes, en novembre 2012 dans l'Essonne, a été condamnée vendredi 17 janvier à 22 mois de prison, dont 18 avec sursis. Le parquet avait requis plus tôt dans la journée une condamnation de 36 mois, dont 32 avec sursis.
L'affaire était jugée à huis clos devant le tribunal pour enfants
d'Evry. Les avocats des deux parties ont salué une "audience sans
tension". "La prévenue était en larmes au cours de l'audience. Elle n'est pas
détachée des faits", a relevé Me Pascal Horny, avocat de la victime. Il a souligné que sa cliente ne recherchait pas lors de ce procès
une quelconque vengeance ou condamnation: "Elle est au-delà de ça."
"Elle essaye de se projeter dans l'avenir. C'est une force de
caractère", a-t-il ajouté.
Présentée dans les médias comme la "pousseuse du RER",
l'adolescente, qui avait été mise en examen et écrouée pour "tentative
d'homicide", comparaissait pour "violences volontaires ayant entraîné
une infirmité permanente" après que les faits eurent été requalifiés. Le drame s'était noué le 22 novembre 2012, en fin d'après-midi, à
l'heure de pointe, sur les quais de la gare RER de Yerres (Essonne).
Les deux jeunes filles aux parcours cabossés par la vie, et qui
avaient été accueillies dans le passé dans une même famille d'accueil,
se croisent dans la gare vers 17H00. L'une veut engager la
conversation, l'autre refuse: la dispute donne lieu à une empoignade. Alors qu'un RER entre en gare, la suspecte, 15 ans au moment des
faits, pousse la victime tout juste majeure. Celle-ci trébuche au bord
du quai, puis est happée par le train avant que l'alerte ne soit
donnée. Un enchaînement dramatique, selon la défense et la partie
civile.
Longuement soignée sur place par les secours, la victime, qui a eu
les deux jambes sectionnées, a survécu à ses très graves blessures.
Elle est aujourd'hui soignée dans un centre de médecine physique et de
réadaptation destinée aux personnes atteintes de pathologies lourdes. Elle a fait l'objet d'une nouvelle opération, il y a un mois.
Le tribunal a souligné la "force de caractère" de la victime
présente en fauteuil roulant lors des débats. Il a également souligné
"la prise de conscience et la sérieuse évolution" de la prévenue. Interpellée après les faits, celle-ci a passé quatre mois à la
maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis (Essonne) avant d'être
placée en foyer. La peine prononcée couvre donc la durée de sa
détention provisoire.
Même si l'intention homicide a été écartée par la juge d'instruction
en charge du dossier, l'adolescente encourait cinq ans de prison (BIEN
cinq) en raison de l'excuse de minorité. "Elle a repris sa scolarité normalement. Elle suit actuellement un
CAP", a témoigné Me Damien Brossier, avocat de la prévenue. "Les deux
jeunes filles se bagarrent maintenant pour se sortir de ça."
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