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Un chauffard tue une adolescente : le père dénonce "une barbarie routière"
TÉMOIGNAGES - Les proches de Charlotte, tuée par un chauffard multirécidiviste, souhaitent que le meurtrier présumé soit jugé pour un crime intentionnel et non un simple délit routier.
Le 22 décembre 2012, une jeune étudiante de 18 ans, Charlotte, était fauchée alors qu'elle traversait une rue. Son meurtrier présumé comparaît ce jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Montpellier.
Au moment du drame, le conducteur était ivre, sous l'emprise de stupéfiants et n'avait plus de permis de
conduire. Il avait pris la fuite après le choc, avant d'être interpellé. Les parents de la jeune fille souhaitent que le
chauffard soit jugé aux assises pour violences volontaires et non pas
pour homicide involontaire, et ont organisé un rassemblement
devant la cour d'assises de Montpellier ce jeudi.
C'est bien volontairement que le chauffard qui a tué Charlotte avait bu, s'était drogué, roulait sans permis et s'est enfui
Le père de Charlotte
"Charlotte n'a eu aucune chance", déplore au micro de RTL le père de la victime, qui ressent "une incompréhension" et "se bat pour qu'il y ait une requalification" des faits. Car selon lui, "c'est bien volontairement que le chauffard qui a tué Charlotte avait bu, s'était drogué, roulait sans permis et s'est enfui". Et d'insister : "C'est une véritable barbarie routière".
Pour un crime, "il faut une volonté de tuer"
Cathy Bourgoin, la présidente du Collectif justice pour les victimes de la route, était présente pour soutenir les parents de Charlotte. "Il faut bien faire la distinction entre la délinquance routière avec des circonstances aggravantes et le banal accident, précise-t-elle. Les chauffards bénéficient d'une impunité quasi-générale".
Pour qu'il y ait un crime, il faut qu'il y ait la volonté de tuer
Le père de Charlotte
Mais il y a "une différence entre le crime et le délit : l'intention", rappelle Rémi Josseaume, avocat en droit routier et président de l'automobile-Club des avocats ."Pour qu'il y ait un crime, il faut qu'il y ait la volonté de tuer", explique-t-il. Et d'après lui, "dans ces affaires là, même s'il y a un certain nombre de circonstances qui laissent à penser que l'auteur de l'infraction avait conscience [de son état], il n'y a pas d'intention de tuer".
