Agir avant qu'il ne soit trop tard. Le tribunal de grande instance de Mulhouse va tester dès ce mois de septembre un programme judiciaire de déradicalisation destiné aux personnes poursuivies par des infractions en lien avec l'Islam radical, à l'exception des actes terroriste. C'est que révèle aujourd'hui le journal Le Parisien . L'objectif : "Faire en sorte que la radicalisation de certains ne dégénère pas un jour en passage à l'acte terroriste", explique Jean-François Thony, procureur général de Colmar, à l'origine de ce programme.
Plus de 4.000 individus engagés dans un processus de radicalisation en France ont été signalés entre mars 2014 et mai 2015. Le choix de l'Alsace pour cette expérimentation n'est pas un hasard. La région est une des plus touchée par la radicalisation islamiste. Entre avril et mai 2015, ce sont 157 signalements qui ont été répertoriés dans les Haut et Bas-Rhin.
Imaginé par le parquet général de Colmar et mis en place avec le soutien du ministère de la Justice, ce dispositif sera mis à la disposition des magistrats à tous les stades de la procédure judiciaire. Tout d'abord comme une alternative aux poursuites si les faits reprochés sont mineurs et le préjudice faible. En revanche, si l'infraction commise nécessite un jugement, le stage pourra être utilisé en amont du procès, dans le cadre d'un contrôle judiciaire ou d'une liberté surveillée. Enfin il pourra constituer la peine principale ou complémentaire lors d'un jugement. Le dispositif sera inclus dans le cadre de la nouvelle contrainte pénale créée l'année dernière par Christiane Taubira.
Les actes de terrorisme ne sont pas concernés par ce stage. Ces derniers relèvent uniquement du parquet de Paris. Sont concernés divers crimes et délits comme l'apologie du terrorisme, la provocation publique à la haine ou diffamation, l'abus de faiblesse, la soustraction de mineur ou encore la non-représentation d'enfant.
Une équipe pluridisciplinaire constituée de psychologues, d'éducateurs spécialisés et de travailleurs sociaux sera chargée d'encadrer les "stagiaires". Aucun imam ou référent religieux ne figure au programme. "La dimension religieuse a été volontairement écartée. Les études sur la question montrent que la dérive radicale est semblable a un processus sectaire. C'est donc cette approche de sortie d'une emprise sectaire qui a été choisie", explique une source judiciaire.
D'une durée moyenne de deux à trois mois les stages seront découpés en quatre étapes : diagnostiquer, rétablir le lien social, contrer le discours radical et enfin favoriser la réinsertion. Si le dispositif est jugé positif, une généralisation régionale des stages de déradicalisation est envisageable.
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