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"Rafle du Vieux-Port" à Marseille en 1943 : enquête ouverte pour "crimes contre l'humanité"

Cette enquête ouverte 76 ans après les faits pourrait permettre de retrouver d'éventuels responsables de cet épisode méconnu, qui avait entraîné le transfert d'au moins 20.000 Marseillais, dont 800 ont été déportés dans un camp de concentration.

Le port de Marseille en 1945 (illustration)
Le port de Marseille en 1945 (illustration)
Crédit : AFP
"Rafle du Vieux-Port" à Marseille en 1943 : enquête ouverte pour "crimes contre l'humanité"
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"Rafle du Vieux-Port" à Marseille en 1943 : enquête ouverte pour "crimes contre l'humanité"
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Eléanor Douet & AFP

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "crimes contre l'humanité" pour retrouver d'éventuels responsables encore en vie des persécutions et du transfert forcé en 1943 d'au moins 20.000 Marseillais lors de la rafle dite du Vieux-Port, a-t-on appris mardi 4 juin de source judiciaire.

76 ans après les faits, l'enquête a été ouverte le 29 mai par le pôle du parquet de Paris spécialisé dans ce type de crimes imprescriptibles, a précisé cette source. Elle fait suite à une plainte déposée par un avocat marseillais, Me Pascal Luongo, au nom de survivants de cet épisode relativement méconnu de la Seconde Guerre mondiale.

Entre les 22 et 24 janvier 1943, une série de rafles ont été conduites dans les vieux quartiers de Marseille sur ordre des nazis, Hitler ayant décidé "d'épurer" le "chancre de l'Europe", avec la participation de la police française.

Près de 800 juifs ont été envoyés à la mort dans les camps d'extermination nazis, et tout un quartier populaire baptisé "la petite Naples", cœur historique de la cité phocéenne derrière le Vieux-Port, a été vidé de force de ses habitants, pour beaucoup des immigrés italiens, puis dynamité.

L'espoir de retrouver des responsables

L'ouverture d'une enquête judiciaire "est le premier pas vers une juste reconnaissance d'un passé douloureux. Toute leur vie, les survivants n'ont pas pu mettre de mots sur ce qu'il s'était passé", a déclaré Me Pascal Luongo, dont le grand-père a fait partie des victimes de cette rafle. Les investigations ont été confiées à des policiers marseillais, qui vont pouvoir entendre des survivants, aujourd'hui octogénaires, a-t-il précisé.

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Selon la plainte, l'opération "Sultan" "a conduit à l'évacuation d'environ 20.000 personnes, la destruction de 1.500 immeubles sur 14 hectares et le transfert forcé de 12.000 personnes dans un camp de rétention à Fréjus (Var)". "800 personnes parmi ces 12.000 seront déportées en Allemagne, notamment au camp de concentration d'Oranienburg-Sachsenhausen (...) et certaines y périront".

Au-delà de la reconnaissance du crime contre l'humanité, les plaignants conservent l'espoir de retrouver des responsables ou complices, anciens soldats allemands et policiers français, ou de mettre en cause des personnes morales ou les États allemand et français. 

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