Il est l'un des plus grands spécialistes de la procréation médicalement assistée (PMA). Le docteur André Hazout comparaît à partir d'aujourd'hui devant la cour d'assises de Paris pour "viols et agressions sexuelles" sur sept de ses patientes.
Avec deux circonstances aggravantes : avoir abusé de leur vulnérabilité et de l'autorité conférée par ses fonctions. Car ce gynécologue a une réputation internationale et même une Légion d'honneur.
Au terme de cette première journée d'audience, c'est le portrait d'un grand manipulateur qui se dessine. La policière chargée d'interroger le praticien en garde à vue et ses nombreuses victimes a raconté à la barre la vulnérabilité de ces femmes, prêtes à tout pour avoir un enfant. Jusqu'à fermer les yeux sur les pratiques de l'ancien gynécologue, décrit comme un homme presque capable d'hypnotiser ses patientes.
Dans la salle de la cour d'assises, six de ces femmes sont là. Elles ont une quarantaine d'années et font bloc, assises côte à côte, unies dans ce douloureux combat judiciaire qui va durer en tout trois semaines. À quelques mètres seulement, André Hazout, costume sombre, cheveux grisonnants, front large et petites lunettes rondes, porte beau pour ses 70 ans. Tout au long de l'audience, les deux camps ne s'échangeront pas un seul regard.
La personnalité de l'accusé est passée au crible. Son enfance en Algérie, son père commerçant, une enfance simple mais "heureuse et sereine", explique-t-il. Et puis son retour en France après l'indépendance, ses études de médecine et sa brillante réussite professionnelle dans la fécondation in vitro aux côtés des stars du domaine, comme le professeur René Frydman. "Je voyais entre 30 et 40 patientes par jour. En tout j'avais 43.000 dossiers", explique-t-il.
Enfin,
sa chute après sa mise en cause pour agressions sexuelles, sa radiation
du conseil de l'ordre en 2013 et sa reconversion dans le conseil pour
des laboratoires. Interrogé sur sa vision du dossier, il a rappelé d'une voix douce avoir reconnu "des gestes inadéquats" et des "rapports sexuels consentis" avec certaines de ses patientes. "Je n'ai jamais senti de réticence", assure-t-il pour sa défense.
Les débats ont également été marqués par l'audition de l'ex-épouse du suspect, qui s'est séparée de lui en 2007, quand le scandale a éclaté dans la presse. En larmes à la barre, l'ancienne compagne à confié aujourd'hui encore son incompréhension et son état de choc, devant un homme avec qui elle a eu trois enfants et partagé quarante ans de bonheur.
Interrogée sur les viols commis par son ex-mari, elle admet ne pas pouvoir y croire. "C'était quelqu'un de très doux, pas violent", lâche-t-elle sous le regard dubitatif des sept plaignantes.
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