S'il avait un temps lâché Salah Abdeslam, Sven Mary est bel et bien présent au tribunal de Bruxelles ce lundi 5 février. L'avocat procédurier a choisi de défendre le dernier survivant des commandos du 13 novembre. Un retour qui a notamment entraîné le report de ce procès d'envergure, qui devait initialement se tenir en décembre dernier.
Crâne rasé, barbe naissante, silhouette athlétique... Sven Mary s'est fait un nom. Du moins en France. Car en Belgique, cet avocat a une notoriété notable depuis de nombreuses années. Il est notamment connu pour défendre les cas que certains pourraient définir comme indéfendables. Les pires voyous.
Il faut dire que pour cet ancien footballeur, qui rêvait d'embrasser une carrière professionnelle au départ, l'attaque est la meilleure des défenses. Cet avocat est un procédurier redoutable, peut-être l'un des meilleurs de Bruxelles, qui se tient prêt à dégainer l'arme du code pénal pour cogner juste et vite.
Malgré cette pugnacité, Sven Mary lâche le dossier Abdeslam en octobre 2016. Quelques mois plus tôt, il avait tenu des propos polémiques, jugés méprisants, sur son client lors d'une interview à Libération : "C’est un petit con de Molenbeek issu de la petite criminalité, plutôt un suiveur qu’un meneur. Il a l’intelligence d’un cendrier vide, il est d’une abyssale vacuité. Il est l’exemple parfait de la génération GTA qui croit vivre dans un jeu vidéo".
Critiques publiques ou lignes de défense ? "L'avocat des crapules", comme il est surnommé, finira par tourner la page face au silence retentissant de Salah Abdeslam. Avant un retour sur le devant de la scène à quelques semaines du procès initial.
Contacté par Mohamed Abdeslam, le frère du prévenu, Sven Mary remet sa robe d'avocat. "J'ai choisi mon métier et ma spécialité, j'assume (...) Les attentats m'ont révulsé. Mais mon mandat est de défendre les personnes qui me demandent de le faire", avait-il expliqué en mars 2016.