Condamné lundi 19 mai en diffamation pour avoir publié des articles au vitriol contre les frères Bogdanoff, l'hebdomadaire Marianne va faire appel de sa condamnation. Une journaliste et le directeur de la publication ont été condamnés solidairement lundi par la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris à verser au total 64.000 euros de dommages et intérêts aux frères Bogdanoff.
L'avocat de l'hebdomadaire, Nicolas Bénoit , a estimé qu'il s'agit d'une condamnation "manifestement excessive au regard du droit à l'information du public". Fin 2010, Marianne avait publié des extraits d'un rapport du CNRS de 2003, selon lequel les thèses des deux frères, qui ont obtenu leur doctorat respectivement en 1999 et 2002, "n'ont pas de valeur scientifique".
Le tribunal a estimé que le sérieux de l'enquête ne pouvait être retenu, car Igor et Grichka Bogdanoff ne connaissaient pas la teneur du rapport du CNRS et la journaliste "ne leur a pas communiqué pour recueillir leurs observations avant la publication du premier article". "L'enquête est sérieuse et approfondie", a quant à lui estimé Me Bénoit, "on nous reproche surtout le ton de l'article".
Le journal, qui avait révélé ce rapport, qualifiait les deux frères d'"imposteurs" et parlait notamment "d'usurpations", de "mystifications". Mardi, les avocats des frères Bogdanoff s'étaient félicités de la décision. "Le tribunal tape fort et c'est bien le minimum qu'on devait leur accorder", avait déclaré Me Ingrid Tordjman. Le jugement "remet les pendules à l'heure, y compris par ricochet contre le CNRS", avait quant à lui estimé Me Thibault de Montbrial.
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