Le tribunal d'application des peines de Créteil décide ce mercredi
22 janvier s'il accorde ou non la libération conditionnelle à Philippe El Shennawy,
59 ans dont 38 passés derrière les barreaux. Si les juges
acceptent, il pourrait être libre dès jeudi. S'ils refusent, il pourrait
rester en prison jusqu'en 2032. Il aurait alors 78 ans.
Fin mars 2013, Philippe El Shennawy, en prison pour de multiples braquages et évasions, avait bénéficié d'une grâce présidentielle partielle, François Hollande annulant sa période de sûreté de trois ans. C'est cette décision du chef de l'Etat qui a ouvert la voie à une éventuelle libération conditionnelle du détenu, l'un des plus anciens de France. Pour ses avocats, le maintenir en prison après tant d'années n'a plus de sens. Ils demandent sa libération conditionnelle avec placement sous surveillance électronique probatoire, c'est-à-dire avec le port d'un bracelet électronique, pour une durée, fixée par la justice, généralement comprise entre un et trois ans.
"La demande
(d'aménagement de peine) a été faite depuis avril. Elle est
extrêmement bien instruite (...) On va vers une bonne décision", veut
croire son avocate Maud Marian. La semaine dernière, pour la
première fois en 38 ans de détention, le parquet s'est déclaré favorable
à une libération, et ce, malgré un avis négatif de la commission
pluridisciplinaire des mesures de sûreté (CPMS). Cette instance, chargée
de se positionner sur la dangerosité et le risque de récidive, a estimé
qu'El Shennawy était toujours "paranoïaque" et "dangereux". "Ce
rapport s'est appuyé sur des expertises très anciennes. Aujourd'hui,
tous les professionnels s'accordent à dire qu'il n'a plus sa place en
prison", affirme Me Marian.
"Le dossier est super bien ficelé. Un travail l'attend, dans l'événementiel, un toit, une famille, des amis. Les conditions sont parfaites", estime Martine El Shennawy, son épouse, qui se dit "confiante". Philippe El Shennawy a 20 ans lorsqu'il est incarcéré pour la première fois, en 1975. Il est condamné deux ans plus tard à la prison à perpétuité pour le braquage d'une banque avec prise d'otage, avenue de Breteuil à Paris. Cette attaque à laquelle il nie avoir participé n'avait fait ni morts, ni blessés.
Libéré sous condition en 1990, il est réincarcéré pour violation d'une interdiction de séjour en région parisienne, où il s'était rendu pour voir son fils. Il s'évade à deux reprises, à l'occasion d'une permission en 1997, puis lors d'un séjour en unité pour malades difficiles en 2004, avant d'être repris dans les deux cas. Au cours de ses quelques mois de cavale, il commet plusieurs vols à main armée.
Aujourd'hui, il a "choisi de rentrer dans le droit chemin",
affirme Me Marian. "Il a bénéficié de quatre permissions ces trois
derniers mois pour rencontrer ses proches et son employeur, cela s'est
toujours bien passé, sans aucun incident. Il y croit, il fait tout
bien", dit-elle. Le délibéré, qui sera notifié aux avocats par
fax, est attendu en début de matinée, a indiqué son autre avocat Me
Julien Dubs. Selon lui, "depuis 38 ans, les choses n'ont jamais été
aussi favorables". En cas de décision favorable, El Shennawy
devrait encore attendre 24 heures et l'expiration du délai d'appel
suspensif pour franchir la porte de la prison de Fresnes (Val-de-Marne)
où il est incarcéré.
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