Les accusateurs accusés. Alors qu'il avait dénoncé un prêtre d'attouchements sur quatre enfants, un couple se retrouve sur les bancs des prévenus à Châlons-en-Champagne ce mercredi 27 février, pour "dénonciation calomnieuse".
Les faits remontent à mars 2018 lorsque Marie-Jeanne et Jean-Louis Martin font un signalement au procureur de la République et à l’évêque de Châlons-en-Champagne, du comportement supposé déviant d'un prêtre de la région : le père François-Jérôme Leroy.
Les deux septuagénaires ont eu écho de rumeurs sur des agissements et des comportements excessifs de l'homme d'Église. À cela s'ajoute un événement : les petits-enfants du couple, en vacances chez eux, ont rencontré le prêtre qui les a pris en photo lors d'une ballade, selon le récit de leurs grands-parents. Il a proposé également au plus jeune, âgé de 14 ans, de venir le voir le lendemain pour l'aider à réparer son vélo.
Outre les approches sur leurs petits-enfants, les prévenus évoquent le cas d'autres jeunes enfants qui auraient été abusés par le même homme, selon des confessions qui leur auraient été faites par des parents du village.
Ces accusations portées sont d'autant plus graves, qu'elles interviennent dans un contexte de tolérance zéro face aux abus sexuels dans l'Église, alors qu'un sommet inédit sur la lutte contre la pédophilie s'est tenu cette semaine au Vatican.
Le prêtre mis en cause dirigeait depuis vingt ans le Foyer de charité de Baye, une petite commune de 400 habitants où sont accueillis des groupes d'adultes, d'adolescents et d'enfants pour des retraites spirituelles. Après ces révélations, l'évêque de Châlons, Mgr François Touvet, décide de ne pas prendre de risque en faisant muter François-Jérôme Leroy dans une autre région.
En octobre 2018, sept mois après la dénonciation des faits, il n'y a rien : "Cette enquête, clôturée après de nombreuses auditions et investigations, n’a pas permis de retrouver le moindre élément venant conformer les accusations", indique alors le procureur, Eric Virbel, à France Bleu Champagne-Ardennes.
La seule présumée victime nommée par les accusateurs dément même avoir subi le moindre fait d'agressions. L'enquête est donc classée sans suite au mois d'octobre mais le procureur ne veut pas en rester là et poursuit le couple pour dénonciation calomnieuse. La peine encourue par les prévenus est de cinq ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte