Paris : un trafic d'escort-girls chinoises démantelé

Un vaste réseau de prostitution à tiroirs, ayant recours à quelque 200 escort-girls chinoises pour une riche clientèle de même nationalité, a été démantelé en région parisienne par la police depuis quelques mois, a-t-elle annoncé ce vendredi 6 février.

La brigade de répression du proxénétisme (BRP) avait lancé la semaine dernière une opération d'interpellations qui a conduit au "démantèlement de trois réseaux de proxénètes chinois implantés dans une vingtaine d'établissements de restauration-karaokés déclarés ou clandestins" de Paris, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.

Un réseau "très structuré"

Depuis mai 2014, les policiers ont mené une enquête qui leur a permis "d'identifier trois équipes d'escort-girls, composées de plus de 200 jeunes femmes, avec à leur tête des proxénètes appartenant à un réseau très structuré", a rappelé la préfecture de police.

Ceux-ci "procédaient au recrutement de ces femmes par le biais de petites annonces, puis les exploitaient dans des restaurants-karaokés". Ils avaient recours, dans le cadre de ce trafic, à "un réseau de taxis clandestins" se chargeant "de les conduire dans lesdits établissements et de récupérer une partie des sommes qu'elles gagnaient". 

Puis, "l'argent était ensuite envoyé en Chine", a fait valoir la préfecture et "les perquisitions menées ont notamment conduit à la saisie de plusieurs dizaines de milliers d'euros".

Entre 500 et 800 euros par relation

Selon des sources proches de l'enquête, une vingtaine de restaurants sont ou ont été visés par la police au fil des investigations qui ont débuté bien avant 2014 pour certaines d'entre elles. La clientèle était composée de riches commerçants chinois parfois venus de Chine jusqu'en France.

Les prostituées soi-disant étudiantes étaient recrutées par petites annonces. Certaines percevaient entre 500 et 800 euros par relation sexuelle dont une partie était reversée aux présumés dirigeants, selon les mêmes sources.

Au moins deux présumés proxénètes, un homme et une femme chinois de 28 ans et 25 ans, ont été écrouées et des établissements fermés, ont dit les mêmes sources, évoquant des équipes "à tiroirs" mais travaillant pour un seul et même "vaste réseau" avec des "prête-noms".