C'est une affaire qui a fait du bruit en août 2010, dont le jugement commence mercredi 1er juillet devant la cour d'assises de l'Hérault. René Galinier a tiré le 5 août de la même année sur deux jeunes Roms surprises en train de fouiller sa maison. Il risque 30 ans de réclusion criminelle.
L'ancien chauffeur de bus s'est dit paniqué et assure avoir fait des sommations. Alors qu'il a appelé les pompiers juste avant d'ouvrir le feu, il a rappelé ces derniers tout juste après les faits. René Galinier comparait pour tentatives de meurtre sur les deux Roms, alors grièvement blessées après les deux coups de fusil.
J'ai eu peur, je ne sais pas ce qu'il m'est arrivé
René Galinier
Avant le procès, l'homme semble avoir des remords. "Je regrette d'être là, malheureusement. Je regrette tout", a-t-il expliqué. René Galinier ajoute ne pas savoir ce qui est arrivé pour qu'il ouvre le feu. "J'ai eu peur, je ne sais pas ce qu'il m'est arrivé", a-t-il fait remarquer, la voix tremblante.
Du côté des avocats, si le bilan est le même la version est bien différente. Me Gilbert Collard, également député du Gard et secrétaire général du Rassemblement bleu marine (RBM), insiste sur la peur de l'accusé. "C'est le dossier de la légitime peur. Cet homme, qui regrette ce qu'il a fait, a été débordé", a résumé l'un des avocats de l'homme de 73 ans.
Mais Me Silvio Rossi-Arnaud, avocat de la jeune fille Rom âgée alors de 11 ans, ne l'entend pas de cette façon. Il nie en effet "l'état de panique" de l'accusé, soulignant son comportement de "chasseur". Il les a laissées rentrer et leur a tiré dessus à bout pourtant", a-t-il déclaré. Une des deux victimes, Marina Petrovic, a par ailleurs déclaré lui avoir dit de ne pas tirer avant qu'il le fasse. La connaissance des armes de René Galinier est aussi portée par l'accusation, affirmant que l'homme de 73 ans avait bien l'intention de tuer les deux jeunes Roms.
Mettre en avant que ce sont des Roms, c'est faire du racisme par anticipation
Gilbert Collard
L'instruction n'a cependant établi aucun caractère raciste pour ces tirs. Un constat souligné par Me Collard, expliquant que "mettre en avant que ce sont des Roms, c'est faire du racisme par anticipation", a résumé le député proche du Front national. Un parti qui a vivement réagi au moment des faits, tout comme le secrétaire général des Républicains, Xavier Bertrand, qui s'est alors dit "choqué" par son incarcération. René Galinier est depuis le 13 octobre 2010 libre sous contrôle judiciaire, il en saura davantage sur son avenir après le jugement, normalement annoncé vendredi 3 juillet.
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